Sorbiers : la plateforme de traitement des boues d'épuration à nouveau la cible d'un incendie

Dans la nuit du lundi au mardi 11 juillet, la plateforme de traitement des boues de Sorbiers a été la cible d’un incendie. Régulièrement décriée par une partie des riverains, agriculteurs et associations de protection de l’environnement, cette plateforme est la destination de 7 500 tonnes annuelles de boues d’épuration.

Ces boues, principaux déchets sortant des stations d’épuration, proviennent en partie des Hautes-Alpes, mais aussi de la Région PACA. Elles sont traitées pour être transformées en fertilisants agricoles ensuite épandus par des agriculteurs locaux. Un projet d’extension - revu récemment - est actuellement à l’étude pour doubler la capacité de traitement de la plateforme en la portant à 15 000 t/an.

Pour Patrick Foussats, responsable de l’agence, le lien entre les contestations locales et l’incendie ne fait aucun doute. Il rappelle que la plateforme a été à plusieurs reprises la cible d’incendies, qui ont parfois échoué, parfois réussi. Des inscriptions sur la route comme « Valterra dégage » ou encore « Non aux camions de merdre » appuient cette hypothèse.

Parmi les premières réactions, celle du sénateur Jean-Michel Arnaud qui adresse son soutien au maire de Sorbiers, Yves Rabasse et son conseil municipal. Il dénonce un « acte de vandalisme [qui] ne doit pas rester impuni. » Par voie de communiqué, la Confédération Paysanne des Hautes-Alpes se questionne sur le fait que le site soit pour la première fois mis à l’arrêt malgré « les preuves accumulées de pollutions répétées » : « le sabotage semble donc être le seul moyen pour faire cesser réellement les pollutions de la plateforme, ce que nous regrettons évidemment puisque [la confédération paysanne] fait partie des organisations ayant tenté d’alerter la préfecture par la voie légale » signale le syndicat agricole.

L’incendie a partiellement détruit un préfabriqué utilisé comme bureau, un engin et des outils. La société Valterra indique avoir déposé une plainte. Une enquête a été ouverte pour « destructions et dégradations volontaires par incendie à moyens dangereux. »