Pylône d'un ancien téléski de la station de Céüze (05) © Mountain Wilderness

Neutralisation des remontées mécaniques obsolètes : Mountain Wilderness demande aux préfets de faire appliquer la loi

Depuis 2016, la loi impose aux exploitants des remontées mécaniques une « mise à l’arrêt définitive » des installations inutilisées depuis plus de cinq ans. Dans les faits, la plupart restent en l’état, posant des risques environnementaux et de sécurité.

En France, Mountain Wilderness a recensé plus de cent remontées mécaniques abandonnées réparties sur 56 sites. En avril, l’association a porté à la connaissance des préfets de plusieurs départements cette liste, leur demandant de mettre en demeure les exploitants et mairies d’appliquer la loi.

« Il s’agit de stations pour lesquelles il n’y a plus de débat sur une éventuelle réouverture » précise Rémi Monari, membre bénévole du Conseil d’Administration de Mountain Wilderness. D’où leur mise à l’arrêt, pour des questions de sécurité et de protection de l’environnement.

Cela pose des questions aussi bien sur le paysage que de danger pour les oiseaux, avec les câbles des remontées mécaniques, ou encore pour le public avec les échelles rouillées et les câbles.

Rémi Monari, bénévole et membre du CA de Mountain Wilderness, responsable des campagnes « Installations obsolètes »

« Mise à l’arrêt » ne signifie pas « démontage » précise Rémi Monari.

Ca veut dire retrait des câbles, coupure de l’alimentation électrique, retrait des échelles. On a constaté qu’il y avait dans les Hautes-Alpes et Alpes de Haute-Provence des remontées mécaniques qui ne rentraient pas dans les clous.

Pour les remontées construites après 2016, la loi prévoit en revanche un démontage complet des installations. « Compte tenu de la durée de vie normale d’une remontée mécanique (30 ans), calcule l’association, il faudra attendre 2047 pour voir les démontages provoqués par l’application de cet article. » Quitte à mettre à l’arrêt des installations, Mountain Wilderness estime qu’il faudrait « aller au bout du processus » en démantelant les installations obsolètes, même lorsque la loi ne l’impose pas. D’autant plus que l’opération ne présenterait pas de difficultés particulières selon elle.

Le coût est moins important que ce qu’on pourrait penser et il faut aussi se rendre compte que cela n’est pas forcément très compliqué puisque nous, en tant qu’association, réalisons des démontages pour interpeller sur la faisabilité de ces opérations. Donc si des bénévoles peuvent le faire c’est bien que des entreprises professionnelles sont en mesure de le faire également.

Problème, il est que les exploitants soient encore en charge des installations concernées.

On parle de stations de ski qui ont fermé, pôur certaines depuis très longtemps, pour lesquelles exploitants ont bien souvent fait faillite ou n’existent plus. Le dialogue c’est aussi de montrer que personne ne s’occupe de ces remontées et donc nous interpellons les préfets pour que les exploitants, lorsqu’ils existent encore – ce qui n’est pas le cas dans les Hautes-Alpes, puissent démonter, ou bien que les mairies prennent le relais.

À ce jour, Mountain Wilderness n’a pas obtenu de retours des préfets. L’association explique «  se tenir à la disposition des collectivités et des préfets pour les accompagner dans cette démarche. »