Claude Homehr, la présidente du Conseil de rivages « Lacs ». Jean-Marie Bernard, président des Hautes-Alpes, Chantal Eymeoud, vice-résidente de la région PACA, et Matthias Bigorgne, directeur-adjoint du Conservatoire du Littoral

Le Conservatoire du Littoral, la Région et le Département s’engagent à protéger et valoriser les rives du lac de Serre-Ponçon

Jeudi 7 mai 2021, le Conservatoire de l’Espace Littoral et des Rivages Lacustres, la Région, le Département des Hautes-Alpes ont signé une convention de gestion visant à protéger des zones en bord du lac de Serre-Ponçon. Une victoire pour les élus et le Conservatoire, une victoire en demie-teinte pour les défenseurs de l’environnement

213 000 hectares, dont 4700 autour des lacs, c’est la superficie totale des parcelles acquises par le Conservatoire du Littoral en France depuis sa création en 1975. Son ambition est de protéger les côtes et rives de lacs en France. Des parcelles souvent menacées par l’urbanisation car très prisées pour leur situation.

Les interventions des différents élus hier à la Capitainerie de Savines-Le-Lac jeudi 7 mai ont tous insisté sur un point, il ne s’agit pas de mettre sous cloche les parcelles qui seront achetées par le Conservatoire. Victor Berenguel, président du SMADESEP, le Syndicat Mixte d’Aménagement du Lac de Serre-Ponçon.

Les élus présents n’ont pas caché que leur perception du Conservatoire du Littoral et de son action a considérablement évolué au cours des dernières années. S’il pouvait donner l’impression de confisquer aux élus locaux la politique d’aménagement de leurs communes, ce cliché – qui a longtemps suivi le Conservatoire du Littoral – a aujourd’hui évolué, expliquent Jean-Philippe Deslandes, de la Délégation lacs au Conservatoire, et Claude Homehr, la présidente du Conseil de rivages « Lacs ».

A travers la convention signée entre le Conservatoire, la Région et le Département, les acteurs s’engagent notamment à « accélérer l’acquisition de nouvelles parcelles par le Conservatoire », « concilier les usages socio-économiques et les enjeux patrimoniaux » ou encore à entreprendre « une valorisation culturelle et des paysages ». A ce stade, au SMADESEP, on évoque principalement un usage agricole des terres, une action classique du Conservatoire du Littoral précise Matthias Bigorgne, directeur-adjoint du Conservatoire.

Si tous les acteurs présents hier se félicitaient de cette signature, des défenseurs de l’environnement contactés par notre rédaction se disent favorables à l’action du Conservatoire du Littoral mais pointent une insuffisance. Ils estiment que les parcelles concernées par les acquisitions sont souvent dénués de toute pression foncière.

Hasard du calendrier, un article de TPBM rapportait l’intention de la Compagnie Gustave Groebli d’obtenir un permis de construire pour un village touristique résidentiel au bord de Serre-Ponçon d’ici la fin de l’année. 24 bâtiments pour « 1000 lits à majorité touristiques ».

Autre regret des écologistes, la logique défendue par les élus locaux qui voudrait qu’un espace ouvert et pâturé favorise la biodiversité. Un habitué de cette problématique qui divise souligne qu’une zone en friche peut tout à fait donner une forêt en une trentaine d’années.