Mobilisation des syndicats agricoles des Hautes-Alpes devant la préfecture, vendredi 18 mars 2022 © FDSEA 05

Hautes-Alpes : mobilisation du monde agricole contre la révision des plans sécheresse

Alors que les Alpes du Sud connaissent un printemps exceptionnellement sec, les agriculteurs se sont mobilisés dans la matinée du vendredi 18 mars à Gap devant la préfecture. Ils anticipent la publication d’un arrêté préfectoral visant à encadrer les usages de l’eau en période de sécheresse, qui concernera les particuliers, les industriels et aussi les agriculteurs qui s’inquiètent de son impact sur les pratiques d'irrigation des cultures.

Cela fait dire au syndicat agricole de la FDSEA que « l'Etat augmente les restrictions sur l'eau à l'aube d'une crise alimentaire et énergétique sans précédent ! » faisant référence à guerre en Ukraine.

« A qui profite cet acharnement administratif pseudo-environnemental ? » interroge de son côté la Confédération Paysanne. « Sûrement pas aux écosystèmes locaux, qui voient disparaître prairies naturelles et zones humides associées aux canaux gravitaires, qui sont dans le viseur de l'administration car considérés (à tord) comme gaspillant l'eau, alors qu'ils représentent un formidable atout de mise en valeur de nos vallées de montagne. » poursuit le syndicat.

Selon la Confédération Paysanne, l’État pousse à « l'abandon de ces structures d'irrigation traditionnelle d'une part, et d'autre part à la modernisation à outrance de l'irrigation via des réseaux sous pression, méga-retenues ou bassines, transferts d'eau nouveaux entre bassins versants, etc., entraînant endettement des paysans et changements de pratiques liées au surcoût à l'hectare. ».

L’organisation plaide notamment pour un retrait du plan cadre sécheresse en cours d’élaboration, une participation de tous les irrigants au processus de décision, la création de petites retenues collinaires plafonnées à 20 000m3 et une réduction des prélèvements sur la ressource, « en améliorant la distribution et le partage de l'eau des réseaux existants d'une part, et d'autre part en adaptant les pratiques culturales et les variétés cultivées pour stocker plus d'eau dans les sols et limiter les besoins des plantes ».

La mobilisation de ce matin a réuni 200 agriculteurs selon BFM Dici.