Premier bilan de la collecte des déchets alimentaires par le SMITOMGA à Puy-Saint-Vincent 1700

Guillestrois-Queyras-Ecrins : le SMITOMGA pionnier dans la collecte des biodéchets

C’est une première en France pour une station de ski. À Puy-Saint-Vincent les déchets alimentaires de 8 résidences et 2 hôtels ont été collectés cet été. Bilan de cette démarche encore en phase expérimentale.

Légalement, les entreprises qui produisent plus de 10 tonnes de biodéchets par an sont déjà censées trier leurs biodéchets. En 2023 ce seuil sera abaissé à 5 tonnes puis l’obligation concernera tous les professionnels en 2024. A la même échéance les particuliers devront disposer d’une « solution pratique de tri à la source » de leurs biodéchets mise à disposition par les collectivités.

Le SMITOMGA – le syndicat intercommunal qui gère les déchets du Pays des Ecrins et du Guillestrois Queyras – a fait le choix de l’anticipation en expérimentant un dispositif auprès d’entreprises et résidences de tourisme volontaires dans la station de Puy-Saint-Vincent. Résultat, 6 tonnes de biodéchets ont été collectées cet été. C’est peu en comparaison du gisement estimé à 220 tonnes par an pour la station, mais c’est un premier pas qui permet de tester, ajuster et valider le dispositif avant un déploiement à plus grande échelle pour être totalement opérationnel en 2024. Le syndicat prévoit de reproduire l’expérimentation en saisons hautes - été et hiver - sur la station de Vars dès 2022.

Chez les professionnels, cette démarche reçoit des accueils très contrastés selon la présidente du SMITOMGA Anne Chouvet.

Avec 60 tonnes de biodéchets annuelles, les professionnels représentent un peu plus de 25% du gisement estimé de la station, les résidents principaux seulement 3,5 %, contre 70 % pour les résidences secondaires et de tourisme. Pour que l'opération soit couronnée de succès, le SMITOMGA devra donc réussir à convaincre cette dernière catégorie d’utilisateurs.

Car si le SMITOMGA apporte des solutions clé en main aux particuliers et professionnels pour trier leurs déchets alimentaires, la suite dépendra de ce qu’ils en font, fait remarquer Anne Chouvet.

Un outil pour y parvenir pourrait être la redevance incitative – une taxe variable selon la quantité de déchets "non-triés" rejetée par chaque foyer. Une mesure déjà engagée dans le Guillestrois-Queyras, où en 2017 le Conseil Communautaire l’avait votée à l’unanimité avec là aussi une mise en place progressive.

Toutes ces démarches visent à atteindre les objectifs moyen terme fixés par la Région PACA. Notamment la réduction de moitié d’ici à 2025 de l’enfouissement et de l’incinération des déchets par rapport à 2010. En prenant les devants dès 2017 sur ce sujet, la Communauté de Communes du Guillestrois-Queyras a pu bénéficier de fonds européens.

Pour inciter les collectivités réticentes à réduire leurs tonnages de déchets, l’État ne lésine pas sur les moyens. La TGAP – la Taxe Générale sur les Actions Polluantes réglée par les collectivités – passera de 25€/t en 2020 à 65€/t en 2025, avec in fine un report sur les habitants. Pour ne pas voir leurs factures augmenter les foyers devront donc diminuer leur production de déchets dans les mêmes proportions.

https://www.maregionsud.fr/la-region-en-action/amenagement-et-developpement-durable/prevention-et-gestion-des-dechets