Dessin de la future plateforme de réemploi des matériaux de Veynes © Chloé Ruocco

Bientôt une plateforme de réemploi des matériaux du bâtiment dans la « Vallée du Buëch »

Dès cet automne, une plateforme de réemploi des matériaux devrait voir le jour dans le Buëch. Porté par l’association EcoBuëch, le projet a pour objectif de détourner un maximum de matériaux avant qu’ils ne deviennent des déchets dans le but de les revaloriser en construction ou en rénovation.

Depuis 2023, la loi a instauré le principe du pollueur-payeur au secteur du BTP. Désormais, le coût de prise en charge des déchets n’incombe plus au détenteur mais aux « metteurs sur le marché », autrement dit les producteurs de matériaux neufs – et dans certains cas les artisans. Les filières de récupération censées trouver un débouché aux matériaux réutilisables ont balbutiantes et demandent encore à être structurées. Pour Sarah Partouche, chargée de mission pour l’association EcoBuëch, les plateformes de réemploi des matériaux sont la solution la plus vertueuse.

Un metteur sur le marché peut soit faire don des matériaux à des structures soit les fournir à des éco-organismes dont l’objectif est de favoriser le réemploi et qui passent avec une fréquence plus ou moins régulière selon les territoires pour collecter l’ensemble des retours de marchandises. En règle général, cela va plutôt dans les filières de recyclage donc il y a de nouveau de l’énergie dépensée dans son cycle de vie et qu’on double voir triple le transport pour ce matériau, alors qu’avec une plateforme de réemploi sur place on évite toute cette dépense énergétique et cette logistique.

Des acteurs endossent déjà ce rôle sur Gap, Laragne et Die. C’est pourquoi EcoBuëch se positionne sur une zone qui s’étend jusqu’à ces trois villes, qu’elle a nommée Vallée du Buëch et qui chevauche plusieurs communauté de communes. La structure associative permet justement de ne pas réduire son action au périmètre d’une seule collectivité, explique Sarah Partouche. L’étude menée par EcoBuëch a montré qu’en se positionnant à côté de la déchetterie de Veynes, la future plateforme de réemploi des matériaux pourrait capter un flux de 60 000 personnes. L’association s’est constituée en préfiguration d’une SCIC.

Lors de l’étude, EcoBuëch s’est appuyé sur l’expérience d’un artisan local pour évaluer les flux de matériaux qui pourraient être collectés à terme. Pour des raisons de rapidité de mise en œuvre, tous les types de matériaux ne feront par leur arrivée en même temps sur la plateforme.

À priori, les gisements principaux au départ seront le bois brut, de charpente et de menuiserie car cela demande peut de temps et de machinerie pour être revalorisé. Ensuite, les matériaux inertes : la faïence, tuyauterie PVC, gaine, câbles, carrelage qui sont des matériaux très simples à revaloriser puisqu’il suffit de les nettoyer.

Le site comprendra deux containers maritimes, un préau pour abriter les matériaux qui ne subissent pas d’altération, un bureau et un espace de stockage pour les matériaux qui ont besoin d’être abrités.

En parallèle de la revalorisation, EcoBuëch envisage de proposer des formations pour les citoyens et professionnels. Une manière de participer à la structuration de la filière et une source potentielle de rémunération pour l’association qui, à ce stade, ne prévoit pas d’inclure d’Ateliers et chantiers d’insertion dans le projet. L’étude a montré un intérêt pour le projet de la part des citoyens, acteurs publics et professionnels du bâtiment, voire pour participer à son éclosion se réjouit Sarah Partouche. Désormais, EcoBuëch cherche à faire connaître sa démarche et embarquer un maximum de personnes dans le projet.

L’enjeu du milieu associatif aujourd’hui c’est d’avoir un vrai ancrage citoyen pour que l’on puisse faire face à l’adversité qui s’annonce. Donc commencer à créer des communautés autour de projets je ne sais pas si c’est une nécessité vitale mais presque, pour une association qui veut continuer d’exister.

Plus d’informations : gestion@ecobuech.fr – 07 44 41 52 89.