Agriculteurs sapeurs-pompiers volontaires : une aide au remplacement pendant les interventions
Depuis quelques années, les agriculteurs sapeurs-pompiers volontaires des Hautes-Alpes sont aidés pour pouvoir être remplacés lors de leurs missions en-dehors de leur ferme. Une convention en ce sens a été renouvelée la semaine dernière.
Dans un département dont le corps des sapeurs-pompiers est composé en très grande majorité de volontaires, les agriculteurs sont des recrues précieuses. C’est ce qu’explique Manon Deschamp, coordinatrice du service de remplacement Hautes-Alpes, qui aide au remplacement dans les exploitations.
La profession agricole est très importante pour pouvoir garder ce maillage territorial [des sapeurs-pompiers] et du coup un temps d’intervention assez rapide parce que au cours de l’année, selon les périodes, les agriculteurs peuvent se mettre disponibles sur le bip des pompiers volontaires en journée, quand la majeure partie des pompiers volontaires travaillent dans le secteur public ou privé.
Le service de remplacement Hautes-Alpes est un groupement d’employeurs associatif, géré par un conseil d’administration composé d’agriculteurs, dont le rôle est de mettre à disposition de ses adhérents des professionnels pour les remplacer durant leurs absences. Celles-ci peuvent être dues à des congés, une naissance, une formation, une maladie… ou une mission de sapeur-pompier. Que ce soit pour un temps de formation ou d’intervention.
Il y a des missions pour lesquelles il est possible de remplacer rapidement, si l’agriculteur pompier volontaire a un voisin ou quelqu’un de proche sur place qui peut prendre le relais en cas d’intervention. Et ce qu’on a fait par le passé c’était du remplacement quand les pompiers de notre département partaient en mission par exemple de renfort sur des feux de forêt l’été : on le sait quelques heures avant et on peut essayer de trouver un remplaçant.
Nous, en fait, on va gérer toute la partie administrative de l’embauche, pour que le remplaçant soit déclaré et ait un contrat de travail. S’il y a un remplacement de prévu, on peut l’anticiper et prendre auparavant toutes les informations de cette personne, comme ça, quand l’agriculteur pompier volontaire a besoin de partir, il nous prévient et on peut faire rapidement son contrat de travail.
Depuis 2019, une convention lie le service de remplacement et le SDIS, le service départemental d’incendie et de secours, elle a été renouvelée pour 2025 le 13 juin dernier. Ce partenariat permet que l’adhésion au dispositif et le remplacement soient gratuits pour les agriculteurs sapeurs-pompiers volontaires. Ce qui est possible grâce à un partenariat avec le conseil départemental, la MSA, Groupama, le Crédit agricole, l’ADFPA 05, la Safer, la chambre d’agriculture ou encore la FDSEA 05.
Actuellement, une vingtaine d’agriculteurs hauts-alpins sont sapeurs-pompiers, et une dizaine sont déjà intégrés au dispositif. Pour les autres, il reste à franchir le pas, ce qui n’est pas facile, rapporte Manon Deschamp.
Pour les agriculteurs, pompiers volontaires ou en général, le plus dur est de se faire remplacer une première fois. Après, généralement, quand on s’est fait remplacer, qu’on voit que tout s’est bien passé, on demande un petit peu plus facilement une deuxième fois pour se faire remplacer ou plus encore. Je pense que [les agriculteurs qui ne sont pas encore remplacés] vont pouvoir s’appuyer sur leurs collègues pour qui ça s’est, je pense, bien passé, et pouvoir prendre confiance pour tester eux aussi le dispositif.
En 2024, le service de remplacement a embauché 200 personnes différentes, et compte trois agents salariés en CDI à temps plein. Chaque mois, entre 40 et 60 remplaçants travaillent dans des exploitations agricoles du département.