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Une première formation d'ambulancier dans les Hautes-Alpes, pour contrer la pénurie

C’est une première dans les Hautes-Alpes : une formation d’ambulancier voit le jour à Embrun à partir de février prochain. Un moyen de pallier la pénurie de professionnels dans ce maillon de la chaîne du soin.

En 2022, il manquait en France 15 000 ambulanciers, selon les fédérations du secteur. Depuis, la situation ne s’est pas améliorée, constate Christelle Mathieu, directrice de l’IFSS, institut de formation sanitaire et sociale, de la Fondation Edith Seltzer, à Briançon.

Le besoin en professionnels se fait cruellement ressentir sur tout le territoire national, mais encore plus dans les Hautes-Alpes. Notamment dans les périodes des saisons hivernales et estivales, avec les blessés qu'il peut y avoir en station.

Christelle Mathieu

Parmi les causes de la pénurie de professionnels figurent les contraintes du métier, en termes d’horaires de travail ou de gardes à effectuer. Résultat : environ 20 % des postes sont à pourvoir dans les Hautes-Alpes, d’après Christelle Mathieu. Un chiffre qui varie selon les lieux et les saisons plus ou moins accidentogènes.

Pour attirer de nouvelles recrues, l’IFSS de la fondation Edith Seltzer a mis en place la première formation initiale d’ambulancier du département. Un métier du soin à part entière, souligne la directrice.

Ce sont des professionnels qui sont au premier plan du secours. Il y a une dimension de soins tout au long du transport. Il y a tout un accompagnement psychologique, un accompagnement médical en termes de surveillance.

Christelle Mathieu

« Ce sont des professionnels qui sont au premier plan du secours. Bien entendu, aux côtés des pompiers et des équipes des SAMU.

Ils interviennent in situ, que ce soit au pied des pistes ou à domicile pour pouvoir apporter secours aux personnes et les transporter vers une structure hospitalière. Il peut y avoir aussi des transports secondaires : emmener un patient à un rendez-vous, ou d'un hôpital à un autre hôpital.

En tout cas, les ambulanciers travaillent auprès de personnes qui ont besoin de soins, qui ont besoin de surveillance médicale. Et c'est pour ça qu'il faut des professionnels qui soient compétents pour ne pas mettre en danger la vie des patients.

Il y a une dimension de soins en fait, tout au long du transport : transporter, ce n'est pas juste prendre quelqu'un et puis ne pas lui adresser la parole. Il y a tout un accompagnement psychologique, un accompagnement médical en termes de surveillance. Donc c'est vraiment un soin complet », détaille Christelle Mathieu.

Une formation gratuite et en alternance

La formation est gratuite et basée à Embrun. Elle se déroule en alternance et comprend donc cours et stages. Ces derniers sont au nombre de trois : en structure hospitalière, dans un service d’urgence et dans une société d’ambulance. Au total, une durée de 6 mois, dont « beaucoup de pratique », précise Christelle Mathieu, grâce à un travail « à partir d’analyses de situations ».

Pour candidater il suffit de disposer du permis probatoire, c’est-à-dire d’avoir plus de deux ans de permis de conduire en cas de conduite accompagnée, trois ans sinon. Il faut aussi faire preuve d’une grande motivation, souligne la directrice de l’IFSS.

Il faut avoir très envie de faire ce métier. Il faut avoir envie d'accompagner l'autre, d'être auprès de l'autre. Ce n'est pas donné à tout le monde d'avoir cette vision du soin et de l'accompagnement.

Christelle Mathieu

Les détails sur la procédure de candidature sont à retrouver sur le site internet de la fondation Edith Seltzer ou sur place à l’institut de formation à Briançon. Elle se compose tout d’abord d’un dossier écrit, puis d’un stage obligatoire dans une société d’ambulance privée, et d’une épreuve orale.

La date limite pour candidater est le 31 décembre 2023, ce dimanche, pour une session qui débute le 12 février prochain.