Sisteronais-Buëch : un partenariat avec les ressourceries pour rénover des logements de saisonniers

Alors que certains employeurs peinent à les recruter, les saisonniers deviennent des perles rares dans certains secteurs. Pas de saisonnier, pas d’activité, et c’est pourquoi la Communauté de communes du Sisteronais-Buëch a mobilisé et rénové deux logements pour y installer les maitres nageurs recrutés. Grâce au concours des employés intercommunaux et à un partenariat avec les deux ressourceries du territoire, l’opération a été réalisée pour quatre mille euros.

Les collectivités qui emploient des saisonniers n’échappent pas à la règle. Pourtant cette année le problème ne s’est pas posé aux plans d’eau de la Germanette à Serres et du Riou à Garde-Colombe où les collectivités ont pourvu tous leurs postes. Pour Pascal Lombard, élu délégué aux travaux et au suivi de la Germanette, les causes aux difficultés de recrutement des saisonniers n’avaient pas de secret.

C’est le logement. Pas uniquement pour des parcs comme ça, c’est partout. C’est pour cela qu’on a choisi de faire un appartement, de le rénover.

Pascal Lombard, élu délégué aux travaux et au suivi de la Germanette

Sur la base de la Germanette, le restaurant changeait de gérant cette année. L’occasion pour les élus de de repenser l’usage du logement présent dans ce même bâtiment, car la nouvelle équipe habite à proximité.

Ce sont des gens du coin donc on a gardé ce logement. C’est quand même très dur d’avoir du personnel maintenant. Du coup en proposant ces logements, on a tous nos maîtres-nageurs.

Pascal Lombard, élu délégué aux travaux et au suivi de la Germanette

Le logement en question était déjà habitable mais méritait un bon toilettage pour accueillir confortablement. La Communauté de communes a donc décidé de le rénover avant l’été, en partenariat avec les Ressourceries l’Envolée et Le nez au vent. Pour Loïc Jullien, Chargé de mission économie circulaire à la Communauté de Communes du Sisteronais-Buëch, l’intérêt est triple.

On a un objectif d’exemplarité c’est à dire qu’on doit faire des actions exemplaires pour inciter la population à faire de même en montrant que c’est faisable. La deuxième chose c’était de travailler avec des entreprises d’insertion du territoire, c’est super important pour nous. Et la troisième c’est de faire des économies. Financières, car le seconde main est moins cher que le neuf, et surtout des économies d’énergie car le neuf doit être construit et transporté tandis que dans notre cas, le mobilier était déjà existant et présent sur notre territoire.

Loïc Jullien, Chargé de mission économie circulaire à la Communauté de Communes du Sisteronais-Buëch

Lit matelas, étagères, tables, draps, éclairage, électroménager, bouilloire, cafetière, assiettes, couverts, machine à laver, canapé, table de salon… la première étape a consisté à recenser l’ensemble des besoins du logement.

On a commencé avec un petit cahier des charges, un tableur en ligne partagé résumant par pièce de l’appartement ce dont on avait besoin en mobilier, petit matériel, objet de décoration ou autre. Les deux ressourceries pouvaient y accéder en direct et remplir le tableau pour que l’on sache qui avait quoi. On a aussi créé un groupe sur une messagerie instantanée pour être un peu plus rapide, notamment grâce à des photos d’objets, pour que l’on se positionne sur les meubles et objets susceptibles de nous intéresser.

Loïc Jullien, Chargé de mission économie circulaire à la Communauté de Communes du Sisteronais-Buëch

Pour que l’appartement « ne soit pas fait de bric et de broc indique Loïc Jullien, le cahier des charges donne même des précisions sur les styles de meubles et d’objets recherchés afin de garder une unité sur le mobilier ». Pour les ressourceries, ce fonctionnement apporte une réponse à leur principale problématique : le stockage.

Les ressourceries n’ont pas une capacité de stockage illimitée dans leurs locaux. Dans le cas de l’appartement de la Germanette 100% réemployé ils ne pouvaient pas stocker pendant cinq mois tout le mobilier parce qu’il y a des arrivées régulières d’objets qui sont remis en état et vendus dans la boutique. […] On a donc proposé de faire plusieurs livraisons, tous les deux mois environ.

Loïc Jullien, Chargé de mission économie circulaire à la Communauté de Communes du Sisteronais-Buëch

Ce partenariat a permis de « montrer que c’est faisable » se réjouit Loïc Jullien. À présent, il espère que le modèle sera étendu à d’autres acteurs, avec à terme, la possibilité d’optimiser les flux entrants en ressourcerie.

On l’a fait nous à l’échelle de la Communauté de commune mais on a déjà d’autres communes sur le territoire intéressées par cette démarche pour des travaux de réhabilitation de logements communaux ou autre et c’est possible que cette action soit reconduite. Maintenant qu’on a le mode d’emploi, l’idée c’est de la dupliquer.

Loïc Jullien, Chargé de mission économie circulaire à la Communauté de Communes du Sisteronais-Buëch

Le projet a aussi mis en lumière le fait que les ressourceries ne sont pas concurrentes mais partenaires. Car à la fin, leur raison d’être, c’est qu’un maximum d’objets soient réutilisés.

Ce qui intéresse les ressourceries, c’est qu’il y ait un maximum de réemploi et de favoriser l’économie circulaire. C’était vraiment ça l’objectif, montrer qu’on peut faire tous ensemble.

Loïc Jullien, Chargé de mission économie circulaire à la Communauté de Communes du Sisteronais-Buëch