Sécheresse : les mesures de restrictions d'usage de l'eau "globalement bien respectées" selon l'OFB

Alors que les restrictions d’usage de l’eau vont croissant dans les Hautes-Alpes pour éviter le scénario d’une rupture d’approvisionnement, les inspecteurs de l’Office Français de la Biodiversité consacrent une bonne partie de leur temps à s’assurer qu’elles soient bien respectées. Les premières semaines de contrôle sont de bon augure, selon l'OFB des Hautes-Alpes, qui assure qu’année après année les usagers sont mieux sensibilisés.

La semaine dernière, l’OFB a effectué plusieurs centaines de contrôles en quelques jours toutes catégories d’usagers confondues. Dans le Buëch, où le bassin est placé en « alerte renforcée », des journées entières de contrôles se sont déroulées sans qu’aucune infraction n’ait été relevée. À ce niveau de gravité les restrictions sont pourtant sévères. Les agriculteurs doivent réduire de 40 % leur prélèvement pour l’irrigation - par ailleurs interdite entre 9h et 19h avec une tolérance jusqu'à 11h pour l'irrigation par enrouleurs. Les fontaines publiques en circuit ouvert doivent être coupées, l’arrosage des jardins d'agrément pour les particuliers est interdit tandis que les potagers ne peuvent plus être arrosés entre 9h et 19h.

Cela ne signifie toutefois pas que les restrictions sont systématiquement appliquées à la lettre par toute la population. Yannick Pognart est inspecteur de l’environnement à l’OFB, il participe à ces opérations de contrôle.

Pour des personnes déjà prévenues ou des non-respects flagrants, on ne s'interdira pas de verbaliser

Yannick Pognart, inspecteur de l'environnement à L'OFB

Certains particuliers conçoivent difficilement d’arrêter l’arrosage de leur pelouse quand l’herbe est plus verte chez le voisin. D’où, notamment, l’importance des contrôles qui renforcent le sentiment d’équité.

Le monde agricole, les collectivités, les particuliers, les industriels, tous comprennent bien qu'on est dans une situation historique

Du côté des particuliers qu’il y aurait plus d’infractions, selon Yannick Pognart, mais cela s’expliquerait par un manque d’information. Bien qu’à force de pédagogie cet inspecteur de l’environnement estime que l’acceptation et le respect des restrictions s’améliorent.

On sent une évolution favorable des mentalités

Pour l’heure, seul le bassin de l’AEygue est placé en niveau de « crise », mais un durcissement des restrictions a été discuté en comité sécheresse jeudi 4 août pour certains bassins. Les plus susceptibles d’être concernés sont le Büech et la partie Gapençaise du Drac-Gapençais. Comme le rappelle Bernard Patin, qui siège au sein des comités sécheresse pour la FNE-SAPN 05, le Canal de Gap a interdiction de prélever dans le Drac pour remplir la réserve des Jaussauds, seule ressource en eau de la ville de Gap.