ASA canal du plan, prise d’eau pour irrigation agricole sur le Buëch © Agence de l'Eau Rhôme Méditerranée Corse

Sécheresse : « il faut travailler sur l’anticipation des crises » plaide l'Agence de l'Eau

Comment adapter notre consommation d'eau aux épisodes de sécheresse, de plus en plus récurrents, et comment faire face à la raréfaction de cette précieuse ressource à long-terme ? Eléments de réponse avec Philippe Pierron chef du service Planification, Affaires régionales, Redevances et Etudes à l'Agence de l'Eau Rhône Méditerranée Corse.

À propos des épisodes de sécheresse, Philippe Pierron insiste : « il faut travailler sur l’anticipation des crises ». Plus que de l'anticipation à l’échelle d’une année, qui aurait permis des économies d’eau en prévision d’un été que l’on savait très déficitaire en eau, cette structure met en œuvre des programmes sur six ans pour économiser l’eau et favoriser son stockage dans les milieux naturels.

Une mission dont l’importance est mise en lumière cet été, alors que certains territoires s’inquiètent déjà d’une potentielle rupture d’approvisionnement en eau. Les études auxquelles a contribué l’Agence de l’eau projettent que les sécheresses de cette ampleur soient de plus en plus fréquentes, mais l'intensité et la précocité de cette dernière ont devancé les prévisions. Philippe Pierron dirige le service Planification, Affaires régionales, Redevances et Etudes à l’Agence de l’Eau RMC.

Pour augmenter la résilience de notre société face à la raréfaction de cette ressource, les Agences de l’Eau travaillent sur plusieurs axes. Tout d'abord, l’économie d’eau et la lutte contre le gaspillage.

Comme les projections climatiques de la région sur les prochaines décennies prévoient des pluies plus espacées et plus intenses, l’Agence de l’Eau RMC accompagne aussi des projets qui limitent un ruissellement trop rapide des fortes pluies vers la Méditerranée.

Autre possibilité pour retenir l’eau dans les terres : effectuer un travail sur les rivières afin de favoriser le stockage de l’eau dans les milieux naturels.

L’Agence de l’eau œuvre également pour la protection des zones humides, qui agissent comme des « éponges » en stockant et restituant l’eau.

Enfin, sur le plan du partage de la ressource et des économies à long-terme, l’Agence accompagne les Plans de Gestion de la Ressource en Eau, sortes de feuille de route rédigées conjointement par tous les utilisateurs. Dans les Hautes-Alpes, le Buëch et le Drac amont en sont dotés.

Beaucoup d’axes de travail pour un budget d’investissement de 2,6 milliards d’euros sur six ans sur l’ensemble du bassin Rhône Méditerranée Corse, soit près de 450 millions d’euros par ans. Une somme suffisante pour atteindre un bon état écologique des cours d’eau fixé par les directives européennes, estime Philippe Pierron. Mais ce n’est qu’un objectif parmi tous ceux que porte l’Agence de l’Eau, complète le chef du service Planification, Affaires régionales, Redevances et Etudes.