Qu'est-ce que la "journée sans jouets" à la Maison de la Petite Enfance d'Embrun ?

Si vous entrez dans la Maison de la petite enfance d’Embrun mardi 8 mars 2022 vous serez étonnés non seulement de trouver une pièce sans aucun jouet, mais surtout de trouver toutes sortes de choses que l’on n’a pas l’habitude de voir dans les mains des tout-petits. La crèche d’Embrun renouvelle la « journée sans jouets », inspirée de la pédagogie Reggio.

La plupart des parents ont déjà fait l’expérience suivante : sur une table sont disposés une peluche, un jouet et un couteau hyper-tranchant. Contre toute attente, votre petit bout n’a d’yeux que pour le couteau et ne porte aucun intérêt aux deux autres objets qui lui sont pourtant destinés.

Aucune inquiétude à avoir, votre enfant n’a pas de préférence pour les objets dangereux mais simplement un appétit naturel pour la découverte de nouvelles choses, comme l‘explique Virginie Auger, directrice de la Maison de la Petite Enfance à Embrun.

Encourager cette curiosité plutôt que la réfréner, c'est le mot d’ordre la « journée sans jeux » inspirée de la pédagogie Reggio. Moins connue que les pédagogies Freinet et Montessori, ce courant éducatif se développe après la seconde guerre mondiale dans la ville de Reggio Emilia en Italie, marquée par une forte implication des parents dans la gestion des lieux d’accueil pour enfants et des écoles.

Il vise notamment à développer le sens critique des enfants, à les encourager à s’exprimer, à collaborer entre eux et à stimuler leur curiosité. Cette approche est censée rendre les enfants autonomes, heureux de découvrir, d’explorer et d’apprendre, et ce dès l’âge de la crèche.

À Embrun, la « journée sans jeux » s’inscrit dans ce courant, avec l’idée qu’en se retrouvant dans un nouvel environnement, face à des objets inconnus sur lesquels les enfants n’ont pas d’à priori, leur imaginaire sera stimulé. Virginie Auger décrit le principe de cette journée.

Cette démarche peut être reconduite par les parents à la maison, précise Virginie Auger. Souvent les parents s’obstinent à vouloir trouver le jeu qui occupera leur enfant, alors qu’une « journée sans jeux » peut peut être aussi intéressante voire plus pour eux » conclut la directrice de la Maison de la Petite Enfance.

Pour aller plus loin, retrouvez en intégralité l’échange avec Virginie Auger :