Serre-Ponçon : les élus sondent les habitants sur leurs besoins en mobilité

C’est « l’un des sujets prioritaires de la Communauté de Communes de Serre-Ponçon » selon la présidente Chantal Eymeoud. Le « schéma de mobilité » est en cours d’élaboration et doit permettre à terme de faciliter les déplacements des citoyens tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre des transports. Pour être phase avec les besoins des habitants, une concertation en ateliers et en ligne a été initiée par les élus communautaires le 28 février dernier. Chantal Eymeoud décrit cette démarche.

C’est le bureau d’étude Indigo qui animait la série d’ateliers segmentée par type de public (retraités, jeunes et étudiants, actifs, etc.) et par secteur : Chorges, Savines-le-Lac et Embrun. Après un tour de table où chacun décrivait la façon dont il se déplace au quotidien, des travaux en groupes ont permis de lister toutes les attentes et de débattre sur les solutions évoquées.

Si certains se sont montrés sceptiques sur la manière dont seraient effectivement exploités ces ateliers, d’autres ont joué le jeu et imaginé des solutions parfois étonnantes. Entre autres : une navette fluviale estivale qui relierait le plan d’eau d’Embrun jusqu’à Savines-le-Lac voire Chorges pour décharger la Nationale, des distributeurs alimentaires – des Drive fermier - sur l’aire de covoiturage de Baratier pour permettre aux saisonniers de faire des courses en dehors des heures d’ouvertures des magasins tout en s’approvisionnant en produits locaux sans parcourir trop de bornes, une flotte de véhicules intercommunale en autopartage que l’on pourrait louer à un tarif avantageux pour encourager les foyers à ne posséder qu’un seul véhicule, étendre les horaires d’ouverture des petites gares et les revitaliser en y installant des tiers-lieux.

Dans les propositions plus classiques mais qui ont fait l’unanimité : augmenter la cadence des trains Gap-Briançon et de la navette qui relie Embrun au plan d’eau, accélérer le déploiement des pistes cyclables, organiser un covoiturage du quotidien au niveau intercommunal.

Les participants ont couché ces idées sur des cartes grand format que le bureau d’étude Indigo se chargera de synthétiser. Les habitants qui ont manqué ces ateliers pourront aussi apporter leurs propositions sur une plateforme que la Communauté de Communes doit mettre en ligne prochainement.

La suite dépendra des élus communautaires qui devront arbitrer en tenant compte des coûts et de l’enveloppe disponible. En effet, si la Comcom a récupéré la compétence « mobilité » l’enveloppe de fonctionnement correspondante récupérée de la Région est très limitée. D’ores et déjà, des pistes sont envisagées pour gonfler le budget de fonctionnement dédié à la mobilité : une augmentation de la taxe de séjour car les touristes seront aussi usagers de nouveaux transports financés par la collectivité. Les entreprises de plus de 11 salariés pourraient également être mises à contribution avec l'instauration d'un « versement mobilité ». Les investissements pourront en revanche bénéficier de financements de la Région, à hauteur de 70 à 80% de subvention en incluant tous les financeurs, indique Chantal Eymeoud.

À ce stade, ces ateliers visent à définir un « cadre », le fameux « schéma de mobilité » dont la mise en œuvre débutera en 2023 selon la présidente de la Communauté de Commune.