Plan avenir montagne : des lacunes selon Mountain Wilderness
Dévoilé le 27 mai dernier par le Premier ministre, Jean Castex, le plan Avenir Montagne fait déjà réagir les acteurs de la montagne. Parmi eux, l’ONG Mountain Wilderness qui œuvre pour la sauvegarde de la montagne. Anna Demontis nous en dit plus.
Du côté de Mountain Wilderness, on porte sur ce Plan avenir montagne un regard en demi-teinte. Si l’association salue le discours de transition et de diversification du modèle touristique porté par les pouvoirs publics, elle regrette « un manque d’ambition, de vision et d’innovation » pour aller vers le modèle de « montagne à vivre » revendiqué par Mountain Wilderness.
Or, pour atteindre ce modèle, il est nécessaire de penser une diversification à tous les niveaux explique Benoit Nénert, vice-président de Mountain Wilderness France.
Parmi les axes oubliés par le Plan avenir montagne selon Mountain Wilderness : la biodiversité, à laquelle les sommes allouées ne sont pas suffisante selon l’ONG, mais aussi l’aspect humain dont la formation et l’investissement dans les métiers pour assurer une transition économique et touristique génératrice d’emploi. Benoit Nénert prend l’exemple des parcs naturels qui gagneraient à voir leurs effectifs augmenter.
Or, si l’enveloppe budgétaire de 650 millions d’euros est plus que conséquente, reste qu’un grand flou existe sur la manière dont elle va être partagée. Seuls 38 millions d’euros sont consacrés à la transition écologique des activités touristiques, là où 400 millions d’euros seront dédiés à « de l’investissement ». Pour Mountain Wilderness, la crainte est que ces 400 millions d’euros soient affectés à des aménagements lourds.
Autre source d’inquiétude, les lits froids qui sont pour Mountain Wilderness « le symbole du cercle vicieux dans lequel le ski alpin s’est enfermé ». Parmi les propositions du Plan avenir montagne, on retrouve l’idée d’une préemption de ces résidences secondaires occupées seulement quelques semaines dans l’année. Mais pour Benoit Nénert, la question est plus compliquée.
D’autant que toujours sur la question des lits froids, la politique actuelle entretient la tension du marché de l’immobiliser en montagne.
Mountain Wilderness souligne toutefois la volonté des pouvoirs publics de construire ce Plan avenir montagne en concertation avec les acteurs de la montagne. À eux ensuite de s’en saisir, comme le rappelle Benoit Nénert.
Prochaine étape pour Mountain Wilderness, les États généraux du tourisme en montagne qui se tiendront en septembre prochain. L’ONG espère que les initiatives qui émergeront de ces deux jours de concertation pourront être financés par le budget du Plan avenir montagne.