Station de Crévoux © Serre-Ponçon

L’ESF des Orres vole au secours de la station de Crévoux pour y maintenir une école de ski

Cet hiver, la station de Crévoux évite de justesse une saison sans école de ski grâce à un accord trouvé avec l’ESF des Orres. Une démarche engagée « 100 % par solidarité » qui redonne un peu d’optimisme aux socioprofessionnels.

L’ESF de Crévoux aurait dû disparaître faute de demande pour motiver des moniteurs. « L’ESF de Crévoux ne pouvait pas continuer comme ça. Elle avait besoin de renfort de façon à pouvoir rester viable », explique Gilles Buffard, coprésident de l’association Union pour le Développement de la Station de Crévoux. Finalement, l’ESF des Orres a accepté de mettre à disposition des moyens et des moniteurs pour qu’une offre puisse être maintenue. « Cela faisait un moment que l’on travaillait sur le sujet », indique Sébastien Aubert, le directeur de l’ESF des Orres. « On a mutualisé un site internet. Beaucoup de ventes se font en ligne sur une plateforme commune. » L’équipe sera en bonne partie constituée de moniteurs déjà historiquement basés à Crévoux et des renforts seront mobilisés en période de pointe pour répondre à la demande.

« On propose ski nordique, ski alpin, ski de montagne, raquettes, biathlon, snowboard, et on continue de fonctionner avec la Team Ratelle, qui permet aux enfants de la vallée ou de Crévoux de faire du ski ou du snowboard à moindre coût. »

Sébastien Aubert, directeur de l’ESF des Orres

« Une station sans école de ski, ça ne fonctionne pas »

Chez les socioprofessionnels, l’absence d’école de ski aurait été synonyme de mort à petit feu de la station. « Les clients cherchent en priorité les cours de ski pour les enfants. S’il n’y a pas de cours, il n’y a pas de location de logements et pas de location de matériel », décrypte Aurélie Chastan, gérante du magasin de location Chastan Sport à Crévoux. « Une station de ski sans école de ski, ça ne fonctionne pas » abonde Sébastien Aubert. « Dès l’instant où elle arrive sur un domaine, plus de 80% de la population souhaite prendre des cours de ski. Historiquement, ce sont les écoles de ski qui ont créé les stations. On était là dès le premier jour ».

Un potentiel sous-exploité selon l’UDSC

« On est très heureux de ça et de voir qu’il y a un petit réveil. Des gens s’intéressent à l’avenir de la station, se réjouit Gilles Buffard, après, j’espère qu’on pourra montrer qu’on a un réel potentiel et qu’il n’a pas été exploité. En 2026, les nouveaux élus devront saisir l’occasion et travailler dessus. » Le potentiel de la station ? « On propose ce qu’on ne trouve pas ailleurs, avance Aurélie Chastan. De la neige naturelle, un domaine atypique avec du hors-piste remarquable, un joli domaine de ski de fond. C’est une autre façon d’aborder le ski et la montagne. »

Si cette mutualisation des deux écoles représente une charge de travail supplémentaire que l’ESF des Orres abattra « 100 % par solidarité », ce « plaisir de la glisse » propre à la petite station n’échappe pas à Sébastien Aubert. Entre la « neige naturelle » et des « pistes pas remodelées, à l’ancienne, avec beaucoup de mouvements de terrain », certains moniteurs des Orres pourront y trouver aussi leur intérêt.