Les stations du Queyras vont-elles remonter la pente ?
Le Queyras compte quatre domaines de ski alpin : Abriès, Arvieux, Ceillac et Molines/Saint-Véran. Ils sont exploités conjointement par une régie syndicale créée au début des années 2000.
Depuis deux ans, les comptes de cette régie sont dans le rouge : en décembre dernier le déficit était d’un million d’euros, pour un chiffre d’affaires de l’ordre de 5 millions d’euros. Principale explication à cette situation financière : l’augmentation du coût de l’électricité en 2023. Valérie Garcin est présidente de la régie des stations du Queyras.
Avec notre contrat de 2023, notre facture d’électricité a été multipliée par trois, ce qui représentait 800 000 euros en plus de ce que l’on paie d’habitude. Ce contrat nous engageait pour deux ans. Donc deux hivers (2023/24 et 2024/25), avec des tarifs difficilement supportables pour une régie comme la nôtre.
Valérie Garcin
Le Département est venu à la rescousse des stations du Queyras avec une aide de 250 000 euros pour faire face à la hausse des coûts de l’énergie. Le contrat d’électricité va être renégocié en juin, ce qui devrait redonner une bouffée d’air à la régie.
Autre point positif : la clientèle a été au rendez-vous cet hiver, indique Robin Deymier, le directeur des remontées mécaniques du Queyras.
On a comptabilisé un peu plus de 220 000 journées-skieur cet hiver. Cela représente une hausse d’environ 1% par rapport à l’hiver précédent, mais c’est +4% par rapport à la moyenne des trois dernières saisons. On a une courbe d’évolution positive du nombre de skieurs dans le Queyras, c’est une force pour l’avenir.
Robin Deymier
La hausse de la fréquentation s’est accompagnée d’une hausse proportionnelle du chiffre d’affaires, ce qui vient mécaniquement améliorer la situation financière.
Dans ce contexte économique encore précaire, la régie des stations du Queyras va devoir réaliser des investissements lourds, explique Valérie Garcin.
On a des infrastructures qui sont très vieillissantes dans le Queyras. La majorité des téléskis sont très âgés, ils nous coûtent cher, ils consomment énormément en énergie. On travaille à les remplacer petit à petit par des porteurs moins énergivores, ce qui permettra aussi d’enlever des pylônes. On va également conforter le réseau de neige de culture avec des enneigeurs plus économes, on remodèle les pistes ce qui fait qu’après on fabrique moins de neige. Certes, cela nécessite des investissements de départ, mais on s’y retrouve largement sur le long terme.
Valérie Garcin
Ces investissements pourront bénéficier des contrats stations de la Région et du Département. Valérie Garcin espère un retour à l’équilibre d’ici deux ans.
On travaille avec les maires des communes concernées, on est tous solidaires pour réaliser de grosses économies dès la saison prochaine. Je rappelle que le déficit est supporté à 90% par les communes du Queyras et à 10% par le Département. Tout le monde doit contribuer pour les deux prochaines années pour qu’on puisse sortir la tête de l’eau et retourner à l’équilibre.
Valérie Garcin