Les Hautes-Alpes « premier département bio de France » : vraiment ?
Les Hautes-Alpes reprennent la tête des « départements les plus bio de France », se félicite l’agence de développement. Cette conclusion se base sur les chiffres 2023 publiés par l’Agence Bio, Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique.
En réalité, cette première place est à relativiser. Elle concerne le classement de la part des surfaces cultivées en bio et en conversion dans l’ensemble des surfaces agricoles. C’est en effet dans les Hautes-Alpes que cette proportion est la plus élevée : 40,4 %. Toutefois les Pyrénées-Orientales sont quasiment ex-aequo avec notre département, avec 40 % de surface agricole en bio ou en conversion. Ces scores sont bien plus élevés que la part nationale : en France entière, elle est de 10,4 %, en baisse de 1,3 points par rapport à 2022. Est comptabilisée la « surface agricole utile hors surfaces collectives », précise l’Agence Bio.
En revanche, en valeur absolue de surface en bio et en conversion, les Hautes-Alpes se situent à la 28ème place, avec un peu plus de 36 000 ha. C’est le Gers qui compte la plus grande surface dédiée au bio parmi les départements français, avec 114 000 ha. Difficile donc d’affirmer que les Hautes-Alpes sont le « premier département bio de France » comme le fait l’agence de développement.
Dans notre département, la surface classée en bio a augmenté de 17 % en 1 an et a plus que doublé en 10 ans. Le nombre de producteurs engagés est lui aussi en constante augmentation.
Enfin, dans les Hautes-Alpes, ce sont les « surfaces et cultures fourragères » qui pèsent le plus lourd dans le calcul, à hauteur de deux-tiers des surfaces en bio ou conversion. Une proportion plus élevée qu’au niveau national (58 %). En particulier, les « surfaces toujours en herbe » représentent 55 % du total dans notre département, contre 36 % en France entière.