Législatives : dans les Hautes-Alpes, les "candidats à la candidature" suspendus aux investitures du national et aux négociations des gauches

Dans les deux circonscriptions des Hautes-Alpes, de potentiels candidats sont prêts mais les investitures du national se font encore attendre, notamment pour La République En Marche et les partis de gauche.

Alors que Kévin Para, pour la première circonscription et Carole Chauvet pour la deuxième ont déjà annoncé leur candidature avec le soutien des Républicains, Louis Albrand pour le Rassemblement National dans la deuxième circonscription, les choses sont plus complexes pour le reste de l’échiquier politique.

La majorité présidentielle doit tout d’abord dissoudre le gouvernement actuel pour en constituer un nouveau, ce qui ne sera pas sans impact sur le choix des candidats. À gauche, les discussions ont débuté cette semaine aux niveaux national et local pour trouver un accord qui permettrait de répartir les circonscriptions entre La France Insoumise, Europe Ecologie Les Verts, le PS et le PC. Toute la difficulté de l’exercice pour La France Insoumise est de ne pas donner l’impression de vouloir « engloutir » les autres partis de gauche. Le communiste Fabien Roussel déclarait ce matin « Construire un rassemblement, ça ne peut pas être "ralliez-vous à mon programme et élisez-moi premier ministre" » tandis que Jean-Luc Mélenchon a appellé à une « fédération » des partis de gauche et nié toute intention « hégémonique » de la part de La France Insoumise.

Dans les Hautes-Alpes, Capucine Mounal est cheffe de file de La France Insoumise pour la deuxième circonscription, elle livre sa vision de l’Union Populaire, ce fameux pôle au sein duquel les gauches pourraient trouver un accord.

Jusqu’à quel point les différences pourront être tolérées pour défendre ce qui rassemble les partis ? Selon Capucine Mounal, certains marqueurs sont communs à tous les partis de gauche et dessinent de nouveaux clivages gauche-droite, plus que jamais présents malgré l’irruption de la Macronie qui a assuré porter un projet « ni de gauche, ni de droite ». Si les marqueurs « progressistes » historiques restent d’actualité, ce serait sur le plan économique qu’une fracture de plus en plus importante constituerait un nouveau marqueur entre les trois pôles qui ont capté l’essentiel des suffrages au premier tour de l’élection présidentielle, selon Capucine Mounal.

Et en face, la députée sortante Pascale Boyer est toujours dans l'attente de l’investiture de La République En Marche et se tient prête à amorcer une campagne électorale. Mais sur quoi faire campagne quand un programme national existe, qu’il est déjà défendu par le Président de la République fraîchement réélu. S’agit-il d’un bis repetita de la campagne présidentielle ou d’un espace pour faire valoir les spécificités locales dans les programmes? On écoute Pascale Boyer.

Au premier tour de l’élection présidentielle dans les Hautes-Alpes, les trois pôles tenaient dans un mouchoir de poche : 23,8 % pour Emmanuel Macron, 22,9 % pour Jean-Luc Mélenchon et 22,8 % pour Marine Le Pen. Suivaient loin derrière, Erix Zemmour Yannick Jadot et Valérie Pécresse, à peine au-dessus des 5 %. (pour les résultats complets, voir ci-dessous)

Des scores de bonne augure pour la gauche du département si toutefois elle parvenait à trouver un accord. Pour autant, malgré le faible écart entre Emmanuel Macron et ses deux principaux adversaires, Pascale Boyer se dit satisfaite du vote des haut-alpins.