Le Refuge Solidaire ferme ses portes
Article mis à jour le 31/08/23 à 10h30
La fermeture du Refuge Solidaire votée lors d’une réunion de crise en début de semaine, est effective ce jeudi 31 août, « le foyer d’hébergement d’urgence est aujourd’hui vide et les portes sont closes », confirme Jean Gaboriau, administrateur bénévole de l’association. Une partie des hébergé.e.s est installée dans des tentes, sur un terrain de la paroisse Sainte Catherine et dans la salle Sainte Thérèse à Briançon. Les autres ont repris leur route, en train, en car, en stop ou en covoiturage.
Cette fermeture arrive après plusieurs informations et volontés contradictoires. Pour expliquer ces différents revirements, Jean Gaboriau évoque une baisse des effectifs, redescendus à environ 150 personnes accueillies, soit deux fois moins qu’en début de semaine, bien que ce soit toujours bien au-dessus des 81 places théoriques. Une forte mobilisation de personnes extérieures au foyer et opposées à sa fermeture a également conduit l’association à revoir sa décision hier à plusieurs reprises, explique l’administrateur du Refuge Solidaire, avant de procéder finalement à l’évacuation des lieux en fin de journée mercredi 30 août.
Par ailleurs, le bénévole réagit au communiqué du maire de Briançon Arnaud Murgia publié mardi sur son compte Facebook, dans lequel l’élu réclame « des excuses » de la part de l’association pour les « tirs aux mortiers sur les gendarmes à la frontière début août, qu’ils n’ont jamais condamnés », et pour « le squat des Jeunes Pousses », ouvert dans les locaux d’un ancien centre de soin de la sous-préfecture. Jean Gaboriau affirme que le Refuge Solidaire tient à « se démarquer » de ces tirs de mortier et du squat. L’association ne « soutient pas les méthodes » de ce dernier, appuie le bénévole.
Dans un communiqué envoyé à la presse mercredi 30 août après-midi, Arnaud Murgia déclare « s’opposer à la réouverture du refuge », dont la situation « est devenue invivable et inacceptable pour l’immense majorité des briançonnais », selon le maire. « Il est grand temps qu’on laisse l’État s’occuper seul de cette situation, en accueillant en France les personnes éligibles au droit d’asile et en expulsant les individus en situation irrégulière », déclare l’élu. « Si les associations ne maintiennent pas leur décision de fermeture qui était la seule raisonnable à prendre, je n’exlus [sic] pas d’user de tous les moyens juridiques en ma possession pour les y contraindre. J’écris par ailleurs ce jour à la Première ministre pour lui demander son aide », conclut Arnaud Murgia.