La fédération de pêche des Hautes-Alpes change sa méthode d’alevinage des lacs d’altitude
Comme tous les 3èmes samedis de juin, après-demain marquera l’ouverture de la pêche dans les lacs d’altitude.
Les Hautes-Alpes comptent une cinquantaine de ces plans d’eau naturels situés au-dessus de 1 800 m d’altitude.
À cette période de l’année ils sont pour beaucoup dégelés, d’où leur ouverture à la pêche. Attention toutefois si vous trouvez un lac encore recouvert de glace, que ce soit partiellement ou en totalité : la fédération départementale de pêche rappelle d’une part la règle de prudence de ne pas s’aventurer sur la glace, et d’autre part l’interdiction de pêcher sous la glace.
La réglementation impose par ailleurs de détenir une carte de pêche, de se limiter à 6 salmonidés par jour et par pêcheur, avec une taille limite de 20 cm, et de 30 cm pour les cristivomers.
Dewis Davudian, de la fédération de pêche des Hautes-Alpes, décrit les sensations propres à la pêche en lac d’altitude.
Parfois la canne n’est qu’un prétexte pour partir dans l’aventure de l’ascension. Aller en lac d’altitude est quelque chose qui est très beau à vivre. Et ensuite il y ces eaux cristallines où on voit le poisson, contrairement à la rivière où il y a beaucoup de remous.
Dewis Davudian
Dans ces points d’eau vous pourrez trouver des truites fario ou arc-en-ciel, des saumons de fontaine ou encore des cristivomers.
Ces poissons ne sont pas présents naturellement dans les lacs d’altitude, c’est la fédération de pêche qui les y introduit. Chaque année, 50 000 à 70 000 alevins élevés à la pisciculture de La Roche de Rame sont héliportés, le temps d’une demi-journée, dans la cinquantaine de lacs. Un trajet rapide et donc moins de stress sur les jeunes individus que le transport à dos d’homme d’autrefois. Le Parc National des Écrins relevait tout de même en 2010 une difficile adaptation des alevins à leur nouvel habitat avec une mortalité de plus de 50 %. Précisons que l’alevinage est une pratique très ancienne qui consistait jadis à nourrir les bergers.
Mais cette année, la fédération départementale de pêche tente une expérience : pour la première fois, elle n’apportera pas de nouveaux poissons en lac d’altitude. L’alevinage ne se produira plus qu’un an sur deux.
C’est un test pour essayer d’avoir des plus gros poissons. En mettant beaucoup de poissons, avec la concurrence alimentaire ils ont moins de chance de grossir rapidement. En mettre moins c’est donner la chance aux poissons de grossir dans un souci de satisfaire le pêcheur.
Dewis Davudian
Dewis Davudian l’assure : l’introduction artificielle de poissons dans les lacs d’altitude est « régulée » et « étudiée » pour limiter les impacts sur l’écosystème local. La fédération de pêche tient d’ailleurs à promouvoir le respect de la nature.
C’est un esprit de randonneur : ne pas laisser ses déchets, ne pas impacter la faune au niveau sonore, ne pas piétiner en-dehors des sentiers. Pour les espèces aquatiques, tout le monde cohabite.
Dewis Davudian
Pour pouvoir pêcher dans un lac d’altitude, rendez-vous donc ce samedi 17 juin.
Et pour en savoir plus sur les lacs d’altitude, rendez-vous dans nos podcasts pour l’émission Les lundis de l’eau de ce 12 juin qui y était consacrée, en compagnie du Parc National des Écrins.