Le vallon de Navette / Crédit photo : Stéphane D'Houwt - PNE

La délicate conciliation entre tourisme et préservation des espaces naturels

Comment concilier tourisme et préservation des espaces naturels protégés ? En vue de la saison estivale, le CRT, comité régional du tourisme Provence-Alpes-Côte d’Azur, a dévoilé la semaine dernière sa stratégie pour répondre à ce dilemme.

D’une part un tourisme qui pèse 10 % des emplois et 13 % du PIB de la région, et d’autre part de nombreux espaces naturels à protéger, parmi lesquels une trentaine de parcs et réserves. Pour le CRT, préserver les paysages, la faune et la flore de Provence-Alpes-Côte d’Azur relève donc d’un délicat dosage : il faut continuer d’attirer des visiteurs, sans altérer ces secteurs sauvages, qui sont justement indispensables pour attirer des visiteurs. Plusieurs actions sont donc mises en place pour faire face aux pics de fréquentation dans les espaces naturel de la région.

Premier dispositif : une collaboration avec l’entreprise de navigation GPS « Waze », pour aiguiller les visiteurs vers des visites alternatives. Concrètement, en cas de forte fréquentation d’un site touristique protégé, l’application propose automatiquement aux automobilistes un autre secteur proche et moins fréquenté pour leur balade, ou bien les redirige simplement vers un parking relais pour désengorger les parkings traditionnels. Après une première expérimentation l’été dernier, cette initiative est reconduite dans 8 parc nationaux ou naturels régionaux, dont celui des Écrins.

En parallèle, le comité régional du tourisme Provence-Alpes-Côte d’Azur choisit de mettre en lumière des itinéraires de visite méconnus au sein des espaces naturels protégés. Par exemple, dans les Hautes-Alpes, sont mis en avant le vallon de Navette, le refuge de Tourond ou encore le lac du Pontet, qui sont situés dans le parc national des Écrins, et également le Bric Bouchet, la chapelle de la Montette, et la crête de Curlet, dans le parc naturel régional du Queyras. Autant de sites alternatifs qui permettent d’atténuer les pics de fréquentation sur les grands classiques que sont le pré de Madame Carles, le lac du Lauvitel ou encore le col de l’Izoard.

Par ailleurs, une campagne de sensibilisation est lancée par le CRT auprès des futurs visiteurs pour les inciter à prendre soin des espaces naturels protégés. Une série de messages et de conseils élaborés par l’agence régionale de la biodiversité.

Enfin, le comité régional du tourisme annonce plancher sur une stratégie long terme. Il s’agit d’inciter les touristes à davantage choisir le printemps ou l’automne pour fréquenter la région, afin de lisser la fréquentation ; de favoriser l’utilisation du vélo et du train, pour réduire l’empreinte carbone des transports ; et d’accompagner les professionnels du tourisme vers le « tourisme durable », via un fonds dédié.