Gap : nouvelle équipe, nouveaux locaux… comment les cinémas Club et Centre se projettent après leur réouverture
Mercredi 4 septembre, le Club et le Centre à Gap ont commencé à écrire une nouvelle page de leur histoire. Après plus de cent ans d’activité dans leurs anciens locaux, les deux salles de cinéma associatives gérées par la Conférence Jeanne d’Arc ont projeté leurs premiers films à l’Usine Badin, dans l’espace temporairement aménagé pour la durée des travaux du Carré de l’imprimerie.
Le relogement provisoire de ces deux salles en une seule était source d’inquiétude pour une partie de l’ancien Conseil d’Administration. Au point que les tensions internes avaient conduit l’ancien président Xavier Guillon et plusieurs administrateurs à présenter leur démission. Sans surprise, c’est un passionné de cinéma qui a pris sa suite. Salarié de l’aéronautique et ancien gérant d’un cinéma associatif en Bretagne Grégory Crétollier avait rapidement intégré le Conseil d’Administration de la Conférence Jeanne d’Arc à son arrivée à Gap il y a six ans. La nouvelle équipe, renforcée de nouveaux bénévoles, a souhaité soulager le bureau en créant des groupes de travail. La programmation du Centre, auparavant réalisée par l’ancien président, est désormais assurée par l’un d’entre-eux, tout comme celle du Club, ou encore les missions liées à la communication. Cette nouvelle dynamique de travail met en confiance Grégory Crétollier.
On est très optimistes. Il y a une bonne ambiance dans l’association. Pas mal de bénévoles sont entrés et ont plein plein d’idées. On a des cycles qui vont être lancés, comme « Play it again » avec des films de retour de Cannes au mois de septembre. Beaucoup de nouvelles idées arrivent, c’est très stimulant.
Avec une salle en moins pendant trois ans, la quantité de films programmés chaque semaine est pourtant considérablement impactée, et avec, le nombre d’entrées.
On est à vingt-huit séances par semaine donc on a quasiment divisé par deux – c’est logique puisqu’on a perdu une salle, sachant que pour l’instant on est vraiment à minima. On pourra augmenter le nombre de séances si on fait des séances le matin.
Cette baisse mécanique des entrées – et donc recettes – est vue comme une menace pour la pérennité des cinémas par la Conférence Jeanne d’Arc, mais l’association se laisse jusqu’au mois de décembre pour faire le point sur cette nouvelle configuration.
Avant l’été, les membres du CA non-démissionnaires et l’Association des Spectateurs des Cinémas des Cinémas du Club et du Centre avaient tenté de faire pression sur la municipalité et l’ancien président pour maintenir deux salles distinctes en louant la Cinémathèque d’images de Montagne, située dans le même bâtiment. Au final, Grégory Crétollier juge la solution de relogement « convenable » et explique que des partenariats ponctuels avec la Cinémathèque, la Passerelle ou des associations vont être créés, notamment dans le but d’augmenter le nombre de projections.
La gouvernance de l’association a été repensée, mais pas sa programmation. Elle restera dans le même esprit, assure le nouveau président de la Conférence Jeanne d’Arc, avec l’Art et Essai au cœur du projet.
On restera dans la même lignée de programmation, pour les films Art et Essai et aussi les films du cinéma le Centre. Même si actuellement on va plus axer sur l’Art et Essai car c’est vraiment ce qui nous distingue à Gap. Sachant que le cinéma Le Centre passait déjà 60% d’Art et Essai. Les gens ne le savent pas forcément mais c’était déjà en bonne partie Art et Essai.
Parmi les défis de ce déménagement, figuraient aussi le tri et l’aiguillage d’un siècle d’archives : cahiers d’entrées tapés à la machine, documents administratifs… tout cela a été mis en cartons avec le concours des services techniques de la mairie, souligne Grégory Crétollier, avant un éventuel envoi aux archives départementales.
D’autres trésors de l’histoire du Club et du Centre seront gardés précieusement le temps que les travaux du carré de l’imprimerie se terminent.
On a gardé les vieux projecteurs qu’on espère pouvoir remettre en présentation dans futur Carré de l’imprimerie quand on sera de retour là-bas, pour garder la mémoire des vieux projecteurs 35mm. Les bobines aussi… on a gardé pas mal de choses qui sont emblématiques d’un cinéma.