« Fora », torsions et contorsions sous plexiglas , vendredi au TDB

Vendredi soir, le TDB à Briançon accueille « Fora » une proposition étonnante de la circassienne brésilienne Alice Rende.

« Fora » signifie « dehors » en portugais, et c’est bien cette quête de l’extérieur que raconte ce spectacle visuellement époustouflant. Sur scène, l’artiste est enfermée dans un dispositif exigu, dont elle cherche à s’échapper.

C’est une sorte de cage en plexiglas transparent, très étroite et de 4 mètres de hauteur. L’unique sortie est en haut et les parois sont lisses. Ce dispositif est intéressant pour raconter une envie de libération. Il permet aussi de générer une situation dans laquelle je suis obligée de faire des contorsions. Du coup cette discipline n’est pas démonstrative. Dans les cirques, on est un peu en train de dire « regarde ce que je peux faire avec mon corps », c’est un peu un super pouvoir. Moi je voulais utiliser la contorsion comme une ressource pour raconter une histoire.

Cette cage en plexiglas est une prison, dont la protagoniste veut sortir, mais c’est aussi une protection face au monde extérieur. D’où une palette de sentiments ambigus.

Cette personne enfermée dans un tout petit espace va parcourir différents états émotionnels : de l’angoisse, de la rage, de la mélancolie, mais aussi un soulagement et une certaine joie. Cette prison est aussi une protection. Une fois dehors, il y a cet accomplissement, cette libération, mais aussi ce vertige qui donne un peu peur. Et une fois dehors, il faut se reconstruire.

Pour écrire son spectacle, pour trouver les gestes justes, Alice Rende a mené un travail de terrain.

J’ai beaucoup observé de corps en état fragile dans différents contextes. Déjà dans la rue, je voulais regarder quels types de gestes les gens font quand ils se sentent exclus. Et je suis aussi allée dans des hôpitaux psychiatriques faire des ateliers et j’ai regardé la gestualité des gens dans ce contexte.

Le spectacle « Fora » est nourri de ces observations. Le résultat est à découvrir vendredi (31/01) à 20h au TDB à Briançon.