Faire l’école en extérieur à Puy-Saint-Eusèbe
L’école en extérieur fait de plus en plus d’adeptes en France et séduit encore davantage depuis le début de la crise sanitaire. Dans les Hautes-Alpes, c’est à l’école maternelle et primaire de Puy-Saint-Eusèbe que les élèves assistent à leurs cours dehors.
C’est à la suite d’un prêt d’un particulier à l’école maternelle et primaire de la commune qu’un jardin a été mis en place il y a quelques années. Cela fait donc quelques temps que les écoliers de Puy-Saint-Eusèbe assistent à la plupart de leurs cours à l’air libre, mais les enseignantes ont décidé de généraliser cette pratique à la suite du premier confinement il y a un an.
Dans les faits, alors que les plus petits passent l’intégralité de leurs journées dans le jardin, les plus grands fonctionnent plutôt à la demi-journée. Après avoir passé la matinée à apprendre en pleine forêt, ils reviennent en classe l’après-midi.
Matière pédagogique à portée de sens
Et en ce qui concerne le programme, aucune crainte à avoir. Les enseignantes l’appliquent à la lettre et trouvent même, dans la nature, une matière pédagogique inépuisable à portée de main et à portée de sens, explique Laure Blanc, enseignante de la petite section jusqu’au CP.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les enfants produisent ainsi beaucoup d’écrit. Surtout, l’école en extérieur augmente leur motivation, ainsi que leurs capacités relationnelles et sociale, participe à diminuer leur anxiété et leur stress. Plusieurs études scientifiques en attestent, mais les enseignantes de Puy-Saint-Eusèbe aussi. Maud Gaget, enseignante du CE1 jusqu’en CM2 constate même une amélioration de la concentration chez les enfants qui ont du mal à rester attentifs.
Co-éduquer et coopérer
Autre effet positif selon les enseignantes, une diminution des conflits entre les élèves. Les études démontrent aussi que l’école en extérieur permet de développer des formes d’intelligence que l’école traditionnelle valorise moins, comme l’intelligence kinesthésique, c’est-à-dire la capacité à contrôler ses mouvements. Enfin, enseigner dehors permet de faire prendre conscience aux enfants de l’importance de protéger l’environnement, dont ils font partie. D’ailleurs, à Puy Saint Eusèbe, cela se fait par exemple à travers l’installation d’une ruche dans l’école, raconte Laure Blanc.
Mais si l’expérience fonctionne à Puy Saint Eusèbe, c’est parce que les enseignantes sont soutenues dans leur projet, par la mairie, mais aussi les parents qui ont par exemple construit et aménagé la cabane du jardin. Viennent également les gardes du parc national des Écrins ou des animateurs nature. Un projet collectif en somme de coopération et de coéducation.