Un TER en provenance de Briançon quitte la gare de Veynes-Dévoluy pour Romans © Élie Ducos/ram05

En région PACA, la fréquentation des trains et bus en hausse depuis six ans

Deux ans après le lancement d’une nouvelle politique tarifaire pour les Trains Express Régionaux (TER) et les Lignes Express Régionales (LER) en Provence-Alpes-Côte d’Azur, quel bilan tire la Région de ses choix qui avaient fait l’objet de critiques de la part de collectifs et fédérations d’usagers ? Lors d’un entretien accordé à ram05, le vice-président du Conseil Régional en charge des transports et de la mobilité durable Jean-Pierre Serrus dresse un constat positif, notamment en termes de fréquentation.

Jean-Pierre Serrus ne boude pas son plaisir en égrenant les chiffres. De 2019 à 2024, alors que l’offre de transport a augmenté de 13,5 %, la fréquentation, elle, a bondi de 33,6 %. La tendance s’accentue en 2024 avec une croissance de 14 %. Difficile d’établir un lien de cause à effet entre la révision des tarifs intervenue en 2023 et cette appétence pour les TER et LER, mais quoiqu’il en soit, les indicateurs sont au verts pour la Région car « il y a de plus en plus de monde dans les trains » et de « plus en plus de de train-kilomètres et bus-kilomètres » se satisfait Jean-Pierre Serrus.

Les abonnements se vendent également en plus grand nombre avec une augmentation de 16% (en moyenne mensuelle) de 2023 à 2024. Un résultat en phase avec la nouvelle politique tarifaire de la Région, qui a voulu inciter les usagers à se doter d’abonnements afin d’encourager à une utilisation régulière des transports. Désormais, plus d’un voyageurs sur trois est détenteur d’un abonnement.

Notre stratégie c’est surtout d’inciter le plus possible de nos résidents et visiteurs à laisser leur voiture de manière très régulière et de prendre nos trains régionaux ou nos lignes d’autocars. Et par coordination avec les autorités locales, aller vers des formules de « pass intégral », comme cela existe sur la Côte d’Azur, la Métropole Marseillaise, à Die, etc.

Jean-Pierre Serrus, vice-président de la Région en charge des transports et de la mobilité durable

La hausse de certaines charges a conduit la Région a réviser une nouvelle fois ses tarifs début 2025. La carte Zou Malin est passée de 30 à 20 euros par an, donnant toujours droit à une réduction de 30% sur les billets occasionnels, tandis qu’une augmentation d’un euro a été appliquée à l’ensemble des trajets, à l’exception des lignes de bus dites « de proximité » et des billets achetés avec des abonnements. Jean-Pierre Serrus assure que cette stratégie peut favoriser les utilisateurs réguliers.

Comme tout le monde, nous avons eu des effets d’augmentation et nous avons souhaité plutôt mettre cette augmentation au titre des déplacements occasionnels. Cette augmentation d’un euro va pénaliser le moins possible les longs déplacements et elle peut être compensée en partie par les abonnements. Nous avons descendu la carte Zou Malin de 30 à 20 euros, donc on voit que cette augmentation d’un euro sur des trajets qui sont occasionnels et réguliers, il suffit d’acheter une carte Zou Malin pour bénéficier d’une réduction de 30% sur ces voyages, dont profitera également l’accompagnant.

Jean-Pierre Serrus, vice-président de la Région en charge des transports et de la mobilité durable

Le vice-président en charge de la mobilité rappelle que la part prise en charge par l’usager (20%) reste minime au regard du financement apporté par la Région (80%) car le transport collectif « est un service public ».

Pas de nouveaux changements à l’horizon côté tarification. En revanche, dans la continuité de ce qui a été engagé dans le sud de la Région, un troisième lot d’ouverture à la concurrence sera lancé fin et concernera la ligne des Alpes.