En France, les loups sont plus nombreux et causent moins de dégâts
Dans l’hexagone, les loups sont plus nombreux mais s’attaquent moins aux troupeaux. À l’échelle haut-alpine, cependant, le nombre de victimes a augmenté l’année dernière. Le point sur les derniers chiffres.
La population de loups en France connaît une « dynamique démographique favorable », selon le préfet de région Auvergne-Rhône-Alpes. Ce dernier, qui est en charge du suivi du prédateur et de sa cohabitation avec le pastoralisme au niveau national, a dévoilé fin juin les derniers chiffres concernant l’espèce lupine, calculés par l’office français de la biodiversité.
Combien de loups présents ?
L’estimation annuelle du nombre de loups est réalisée en deux temps : une première estimation est dévoilée, puis elle est précisée l’année suivante grâce aux résultats d’analyses génétiques.
Les données annoncées en juin dernier concernent ainsi d’une part la fin de l’hiver 2021-2022. À ce moment, le nombre de loups était d’environ 920 individus, mais il faudra donc attendre l’an prochain pour avoir une évaluation plus fiable. Et d’autre part, le chiffre de l’hiver précédent, 2020-2021, a été affiné. C’était la valeur d’environ 625 qui avait été initialement projetée, avec un intervalle de plus ou moins 210, et finalement l’estimation finale est d’approximativement 780 loups en France à cette époque.
Si le nombre de 920 individus à la fin de l’hiver dernier se confirme, cela traduirait donc une augmentation de la population de 18 % sur un an. Elle avait été d’environ 36 % l’année précédente.
Combien de meutes actives ?
Une croissance qui s’observe aussi depuis plusieurs années concernant le nombre de meutes. À la sortie de l’été 2021, le loup était installé de manière permanente sur au moins 145 zones en France. 128 d’entre elles étaient habitées par des meutes, soit une trentaine de plus en un an.
Par exemple, dans les Hautes-Alpes, des naissances de louveteaux ont été attestées l’an dernier pour la première fois dans le massif d’Escreins. Cela porte à une vingtaine le nombre de meutes recensées dans le département.
Combien de loups tués ?
L’un des enjeux du suivi de la population lupine est la définition du nombre de prédateurs qui pourront être tués durant l’année. En effet, même si cette espèce est strictement protégée en France, une dérogation autorise d’abattre des individus dans le cadre de la lutte contre la prédation envers les troupeaux. Un plafond est donc fixé, à 19 % de la population totale. Ainsi, pour l’année 2022, ce sont 174 de ces prédateurs qui pourront être tués. Au 22 juillet, l’État recensait déjà 44 loups abattus volontairement, dont 2 braconnés.
Par comparaison, l’an dernier 112 « destructions » avaient été comptabilisées pour un plafond de 118. Dans les Hautes-Alpes, 16 loups avaient été abattus légalement et 1 avait été braconné.
Combien de bêtes prédatées ?
Cette mesure dérogatoire a pour objectif de limiter les dommages aux animaux d’élevage. À ce sujet, si la population du prédateur continue d’augmenter, son impact sur le pastoralisme, lui, diminue. Depuis 2 années consécutives, le nombre d’animaux d’élevage tués par le loup est en décroissance : il était de 9 960 en 2021, après avoir atteint un maximum d’un peu plus de 12 000 victimes en 2019. De plus, fait notable l’an dernier : pour la première fois le nombre d’attaques est lui aussi en diminution, se chiffrant à un peu plus de 3 500 constats réalisés.
Mais cette baisse globale de la prédation en France cache des disparités locales. Ainsi, en 2021, dans les Hautes-Alpes, les attaques et les victimes ont été au contraire plus nombreuses que l’année précédente, avec un bilan de 1 300 bêtes prédatées. Dans le département, un pic de plus de 1 500 victimes avait été mesuré en 2019.