Embrun : les parents bloquent l’accès d’une classe pour protester contre sa fermeture
Hier, les parents d’élèves de l’école Pasteur à Embrun étaient à nouveau mobilisés contre la fermeture d’une classe à la rentrée prochaine. Dès 8h30 ils étaient un peu plus de vingt à bloquer l’accès de la classe en question. Dans la cour de l’école, certains élèves se sentaient directement concernés par cette décision.
Avec ce tour de force, les parents d’élèves ont obtenu un rendez-vous avec les Services de l’Education Nationale. Après un courrier adressé dimanche dernier à la Directrice académique des Services de l’Education Nationale et qui était resté lettre morte, ils seront finalement reçus jeudi 3 mars à 12h30. Selon les parents élus, une nouvelle estimation réalisée par la direction de l’école porterait à 421 le nombre d’élèves à la rentrée prochaine au lieu des 409 initialement attendus, sans compter de possibles arrivées estivales.
Au-delà de cette bataille arithmétique, les parents font aussi valoir le dispositif ULIS présent au sein de l’école, qui permet l’accueil d’enfants présentant des handicaps dans un milieu scolaire ordinaire mais adapté à leur situation, et ne peut être soumis à une simple logique de comptage selon eux.
Même son de cloche au sein du corps enseignant où l’on estime que cette fermeture est « incompréhensible » car elle touche une école avec un dispositif particulier – la classe ULIS, et que les effectifs lissés sur les prochaines années ne baisseront plus selon les enseignants. Par ailleurs, au sein de la direction des écoles d’Embrun, on assure que la ville est aujourd’hui sujette à « beaucoup de problèmes sociaux », « qu’Embrun n’est plus une ville privilégiée » que les enfants « ont besoin d’être particulièrement suivis » ou encore que « la période COVID a révélé des difficultés »
Contactée par la rédaction, la DASEN Catherine Albaric-Delpech indique que « les éléments [connus] aujourd’hui n’amènent pas à remettre en cause la décision », précisant toutefois que si des évolutions se présentaient à la rentrée, un réexamen permettra d’ajuster. Par ailleurs Catherine Albaric-Delpech assure que les ouvertures et fermetures de classe visent aussi à «tendre vers une équité départementale ».
Selon les chiffres fournis par le Ministère de l’éducation Nationale, le nombre moyen d’élèves par classe dans l’enseignement primaire en moyenne nationale a diminué sur le quinquennat Macron, passant de 23,2 en 2017 à 21,8 à la rentrée 2021. Dans les Hautes-Alpes il était de 19,9 en 2021 contre 22,3 dans l’académie Aix-Marseille.