« Nos enfants ne sont pas des moutons » : à Embrun parents d’élèves et élus mobilisés contre une fermeture de classe
« Nos enfants ne sont pas des moutons ». Parents d’élèves, élus locaux et enseignants de l’école Pasteur à Embrun étaient mobilisés ce matin contre la fermeture d’une classe à la rentrée de septembre prochain. Simon Becquet a recueilli leurs témoignages pour ram05.
Un troupeau de brebis parqué dans la cour de l’école Pasteur à Embrun appuyait le mot d’ordre de la mobilisation : « nos enfants ne sont pas des moutons ». Les parents , fermement opposés à cette fermeture, sont venus dénoncer la logique du comptage des élèves à la manière de troupeaux. « Une fois qu’une classe est fermée, impossible de la rouvrir » fait aussi remarquer une mère d’élève. Sur place, le conseiller départemental du canton d’Embrun Marc Viossat, de nombreux élus du conseil d’Embrun et la maire, Chantal Eymeoud.
La municipalité d’Embrun ne s’était pas opposée aux fermetures de classes de 2016 et 2018 car les effectifs étaient effectivement en diminution explique Chantal Eymeoud. Mais en septembre le nombre estimé d’élèves sera supérieur à l’année précédente et serait même sous-évalué selon la maire d’Embrun. Des enfants ont suivi l’école à la maison pendant la pandémie et vont intégrer les classes du groupe Pasteur, tout comme les six enfants de deux nouvelles familles installées récemment.dans la ville explique l’élue.
Du côté du groupe de parents d’élèves c’est la logique même du raisonnement de l’éducation nationale, basée sur les chiffres, qui est contestée. Les parents font valoir la spécificité de l’école Pasteur, qui accueille un dispositif ULIS, permettant aux élèves qui présentent un handicap de tirer profit d’une scolarisation en milieu scolaire ordinaire. À ce titre, le comptage des élèves ne suffit pas selon eux à prendre une décision de fermeture de classe.
Mais si à la rentrée prochaine les classes d’Embrun accueilleront plus d’élèves, la tendance long-terme est celle d’une baisse progressive des effectifs au profit des communes voisines décrit Claire Canton, représentante des parents d’élèves du Groupe Pasteur.
Un constat partagé par plusieurs parents d’élèves interrogés, qui pointent en premier lieu la difficulté de se loger à Embrun. En cause, une offre de location très réduite, des prix d’achat dissuasifs au regard des revenus des habitants.
La maire d’Embrun réfute pour sa part la baisse dans les années à venir du nombre d’élèves sur la commune, assurant que la courbe est en cours d’inversion. Elle estime par ailleurs qu’on ne peut raisonner uniquement à l’échelle de la commune.
La carte scolaire qui détermine les ouvertures et fermeture de classes dans le département peut encore évoluer, avec des ajustements entre août et septembre.