E2C à Gap E2C à Gap
Tableau installé dans une salle de réunion de l'Ecole de la 2e Chance à Gap © Simon Becquet - ram05

Deux ans après son ouverture, l'Ecole de la 2e Chance de Gap a fait ses preuves

Ils sont âgés de 16 à 25 ans, traversent une mauvaise passe, une rupture familiale ou ont besoin d’un temps pour réfléchir sur leur parcours et un point commun les lie : une situation « décrochage scolaire ». C’est à ces jeunes que s’adresse l’E2C, l’Ecole de la Seconde Chance, inaugurée sur le site de l’AFPA à Gap début 2020. Loin des schémas de l’école classique, l’E2C propose une formation gratuite, basée sur une alternance entre stages et projets réalisés à l’école avec un roulement de trois semaines, pour laquelle les stagiaires perçoivent une rémunération mensuelle comprise entre 200 et 500€ par mois selon leur âge, prise en charge par la Région.

S’inscrivant dans un réseau national fondé en 1998 qui compte aujourd'hui 139 écoles, l’E2C de Gap a rapidement fait ses preuves sur sa capacité à permettre aux jeunes de rebondir. Visite.

Stagiaire à l’E2C, Narita se tient devant une vingtaine de jeunes. Elle présente un diaporama sur un sujet qu’elle a choisi et préparé. Plus que le contenu et les connaissances éventuellement acquises lors de l’exercice, ce sont les compétences humaines mises en œuvre qui lui seront bénéfiques pour la suite de son parcours. Cédric Mathieu est le directeur de l'AFPA et de l'E2C.

Ici, pas question d’appliquer une pédagogie qui n’a pas fonctionné dans le système scolaire classique. L’équipe de trois formateurs met en place une pédagogie dite « de projets » menés en groupes et taillés sur mesure pour les stagiaires.

Les locaux de l’E2C et le site de l’AFPA, sont d’ailleurs façonnés au gré des réalisations des jeunes. Un mur d’une salle d’accueil orné d’un graphe, une fresque imposante sur un bâtiment du site, un petit bâtiment conçu et fabriqué par la formation charpente de l’AFPA au sein de laquelle Nahouda Nourdine fait son stage avec l’E2C. Et à côté de cette réalisation, un jardin pédagogique.

Sur le site de l'AFPA, une structure créée par la formation charpente, au sein de laquelle Nahouda Nourdine effectue un stage avec l'E2C © Simon Becquet - ram05

À l’issue de leur passage à l’E2C, les jeunes ont en ligne de mire le contrat d’apprentissage. 60 % l’obtiennent, avec pour principaux secteurs les filières qui recrutent dans le département : le bâtiment, l’hôtellerie restauration ou la mécanique. L’école s’appuie pour cela sur un solide réseau de 250 entreprises locales qui « font un très bon accueil aux stagiaires » se réjouit Anne Françoise Geay, chargée des relations avec les partenaires et les entreprises. D’ailleurs, à la question « seriez-vous prêt à renouveler l’expérience ? » la grande majorité répondent « oui » assure-t-elle. De bonnes relations favorisées aussi par l’accompagnement de l’équipe pédagogique qui facilite l’insertion en entreprise et peut éventuellement jouer le rôle de médiatrice entre le tuteur et le stagiaire, explique Anne-Françoise Geay.

Au-delà de construire leur parcours professionnel, l’E2C est aussi un endroit où les jeunes peuvent nouer des liens humains. Lorsqu’un stagiaire quitte l’établissement afin de poursuivre sa route, une cérémonie de départ est organisée. Un moment de joie, mais aussi de tristesse pour bons nombre d’entre-eux, indique la responsable des relations avec les partenaires et les entreprises.

Depuis son lancement en novembre 2019, l’E2C de Gap a accueilli 90 jeunes. Elle en compte 25 à ce jour mais son dimensionnement et la souplesse de ses subventions de fonctionnement - proportionnelles aux l’effectifs, lui permettrait d’accueillir jusqu’à 60 personnes en cas de pic de nouveaux arrivants. Seules conditions pour intégrer l’E2C : avoir 16 à 25 ans, et avoir quitté le système scolaire depuis au moins 1 an. Pour celles et ceux qui viendraient de loin, ou pour qui un éloignement du foyer familial serait bénéfique, l’école propose des logements avec un loyer pris en charge à 50 %.

Le jardin pédagogique, projet mené par un groupe de stagiaires de l'E2C © Simon Becquet - ram05