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Des économies mais « pas de coupes franches » : le département des Hautes-Alpes vote son budget dans un contexte incertain

En 2025, le département a choisi de garder une réserve en cas de contribution au redressement des comptes du pays, et de faire 2 millions d’euros d’économies. Les investissements restent eux à un niveau « normal ».

Mardi 17 décembre, le conseil départemental a voté son budget 2025, dans un contexte national particulier : un important déficit, un projet de loi de finance rejeté, et un premier ministre à la tête d’un gouvernement démissionnaire.

Avant son renversement, Michel Barnier avait demandé aux départements une contribution au redressement des comptes du pays. Désormais, faute de visibilité à ce sujet, les élus hauts-alpins ont décidé tout de même de garder cette enveloppe en réserve, anticipant une sollicitation « qui finira par intervenir » tôt ou tard selon eux. Ce montant se chiffre à 4,6 millions d’euros.

Les recettes de fonctionnement sont globalement stables à environ 230 millions d’euros. Elles sont alimentées notamment par des dotations fixes de l’État, une fraction de la TVA et par les droits de mutations, perçus lors de ventes immobilières.

Les dépenses de fonctionnement sont quant à elles « contenues », annonce Patrick Ricou, vice-président en charge des finances. Dans ce volet sont prévus 2 millions d’euros d’économies.

Nous avons contenu nos dépenses de fonctionnement. Cela veut dire réduire certains postes de dépense en matière d’intervention, mais en ayant le discernement nécessaire pour faire en sorte que ces baisses ne viennent ni impacter l’action du département ni toucher nos concitoyens.

Patrick Ricou

L’élu précise comment ont été réalisées ces économies.

Il n’y a pas eu de coupe franche, de grands pans d’une action que le département arrêterait de faire. On a examiné avec la plus grande précision possible tous nos postes de dépense, c’est une réduction de crédit sur certaines politiques en matière d’intervention. Chaque élu délégué a fait sa part d’effort : la culture, le sport, les interventions en matière de social. On a rationalisé, essayé de s’organiser différemment lorsqu’on pouvait faire des économies sur nos routes, nos infrastructures. Et toutes ces petites économies ont permis quand même d’arriver à ces 2 millions d’euros d’économies pour garder un budget qui soit supportable et équilibré.

Patrick Ricou

En 2025, les dépenses de fonctionnement se chiffrent à 200 millions d’euros, avec principalement les solidarités, c’est-à-dire l’autonomie, l’action sociale et l’insertion, et la protection des familles, pour 90 millions d’euros ; et les ressources humaines du département, avec 50 millions d’euros. À propos, « une attention particulière [sera portée] sur la masse salariale, avec une vigilance sur les renouvellements de postes à l’issue des départs à la retraite et sur les fins de contrats à durée déterminée », expose Patrick Ricou.

L’épargne brute se chiffrera à 30 M €, une légère baisse due au montant gardé de côté pour les finances publiques.

Côté investissement, le département sera l’an prochain « dans l’exécution normale du PPI », le plan pluriannuel d’investissement, fixé à 521 millions d’euros pour la période 2022-2028. Et ce malgré le contexte tendu.

Les investissements, bien sûr qu’on aimerait en faire encore plus, mais aujourd’hui on a quand même un budget d’investissement significatif. Le département investit une soixantaine de millions d’euros par an, il faut bien avoir en tête qu’il y a une époque où on investissait moins de 30 millions d’euros. Ce qui calibre l’investissement, c’est ce qu’on est capable d’autofinancer, les subventions qu’on est capable d’aller chercher, et ensuite le recours à l’emprunt, tant que l’on reste dans des niveaux d’endettement supportables et raisonnables.

Patrick Ricou

Ce seront 63 millions d’euros qui seront dédiés aux investissements en 2025. Les principaux postes seront la mobilité pour 36 millions d’euros, avec notamment les travaux de la galerie de la Marionnaise sur la RD1091 et l’entretien des routes ; l’aménagement et la solidarité territoriale avec 15 millions d’euros, dont les aides aux stations ainsi que la transition énergétique et la ressource en eau ; et enfin le patrimoine pour 9 millions d’euros, ce qui comprend surtout les travaux dans les collèges.

Enfin, le département prévoit d’emprunter 34 millions d’euros, après deux ans sans y avoir recours.