Dans l'Embrunais, préavis de grève sur les lignes 1 et 4 des factures d'assainissement

Dans l’Embrunais, l’ADUEA (Association de Défense des usagers de l’Eau et de l’Assainissement) revient à la charge contre Odalp, filiale locale de la multinationale Veolia. Elle appelle à faire grève sur les lignes 1 et 4 de la facture censés arriver ces prochains jours dans les boîtes aux lettres l’ancienne Communauté de Communes de l’Embrunais.

L’entreprise s’est vu confier la gestion de l’assainissement en 2010 par DSP (Délégation de Service Public). Depuis, « le lavage de l’eau coûte trop cher » estime l’association qui s’appuie entre autres sur les conclusions d’un audit commandé par le Conseil Communautaire cinq années après le début de la concession.

Jean-Jacques Aurème est secrétaire adjoint de l’ADUEA.

Cet audit produit par un cabinet lyonnais et obtenu par l’association auprès de la Communauté de Communes de Serre-Ponçon - après saisie de la Commission d’Accès aux Documents Administratifs et du Tribunal Administratif de Marseille, était décryptée par la rédaction de ram05 en janvier dernier. Au sujet de cette concession, le document évoque notamment une « marge réelle excessive » et « masquée », une « clause de résiliation dissuasive » et un « contrat très protecteur des intérêts du concessionnaire ».

Comme les multiples tentatives du Conseil Communautaire pour rééquilibrer le contrat sont restées vaines, l’ADUEA veut désormais changer de stratégie. Elle appelle les habitants des huit communes de Serre-Ponçon dans lesquelles l’assainissement a été confié à Veolia (Embrun, Châteautoux-les-Alpes, Saint-André-d’Embrun, Crévoux, Les Orres, Crots, Baratier, Saint-Sauveur et Baratier) à « faire grève sur les lignes 1 et 4 » de leur facture Odalp. Concrètement, l’ADUEA invite à différer le paiement des lignes « part investissement » en « consommation » et « abonnement » jusqu’à l'obtention d'une réponse satisfaisante à plusieurs questions adressées au concessionnaire.

L’ADUEA ne se fait pas d’illusion sur la portée effective qu’aura cette action. Si elle a peu de chances d’inquiéter Veolia au point que l’entreprise accepte de réviser le contrat elle peut en revanche influencer l’opinion publique en informant les usagers. Alors que la station d’épuration d’Entraigues ne répond plus aux normes actuelles et doit être modernisée ou reconstruite dans les deux ou trois prochaines années, l’association veut à tout prix éviter que cet investissement soit à nouveau confié au privé.