Coronavirus : 90% du BTP des Hautes-Alpes est à l’arrêt
« Si on veut vider les hôpitaux, il ne faut pas remplir les chantiers » : ces mots de Mathieu Beth, cogérant de la société Eco2scop, font écho au conflit qui oppose depuis une dizaine de jours le secteur du BTP au gouvernement. La ministre du travail Muriel Pénicaud s’était insurgée, au lendemain du début du confinement, contre les entreprises qui décidaient d’arrêter leurs chantiers. En jeu : les deux millions d’emplois et la part non négligeable que représente ce secteur dans l’économie française.
L’entreprise Eco2scop, elle, a stoppé ses 2 chantiers en cours dès le 17 mars. Basée à Embrun, elle propose de la rénovation écologique, de la construction bois et de l’isolation, et compte 5 à 8 salariés selon la saison. Mathieu Beth estime que ceux-ci n’avaient pas la possibilité d’être protégés contre le COVID-19. Et surtout, qu’une activité dangereuse comme celle de rénover un toit est absurde en ces temps de confinement.
Sans compter également les clients qui ont demandé l’arrêt de leur chantier et les fournisseurs qui ont stoppé leur activité, qui sont d’autres obstacles à la reprises des chantiers dans le cas d’Eco2scop.
Plus largement, l’arrêt des chantiers en l’absence de consignes claires et applicables, c’est l’avis de la fédération du BTP des Hautes-Alpes. « Nous ne savons pas comment reprendre les chantiers », explique Nicolas Chabrand, son président.
Même son de cloche du côté des architectes. Marie Garcin est la présidente de l’union des architectes des Hautes-Alpes.
Un accord est en discussion actuellement entre le secteur de la construction et le gouvernement, pour cadrer une éventuelle reprise des chantiers. Notamment, un guide de préconisation de sécurité sanitaire est en attente de validation. Il devrait donner les consignes officielles à respecter sur les chantiers. Marie Garcin nous en dit plus.
En l’attente de la parution de ce guide qui pourrait peut-être permettre la reprise de certains chantiers, le secteur de la construction est en pause. Dans les Hautes-Alpes, environ 90% de l’activité de BTP est à l’arrêt, dans un secteur qui comptabilise 3 000 salariés, 700 millions d’euros de chiffres d’affaire annuel, et 400 adhérents à la fédération départementale. Le problème majeur qu’engendre cette interruption chez les entreprises concerne leur trésorerie. Des solutions existent, Nicolas Chabrand appelle les chefs d’entreprises à y avoir recours.
Pour revenir à l’exemple d’Eco2scop, les démarches de chômage partiel ont ainsi été engagées, tout comme les demandes de report d’échéances pour les deux emprunts en cours auprès de la banque.
http://www.d05.ffbatiment.fr/ https://eco2scop.fr/