CESAÏ : Roger Didier fait appel à l'Etat

Le 18 juin, le tribunal de Gap accordait un délai de 30 mois au CESAI pour évacuer le bâtiment du carré de l’imprimerie. Le CESAI, centre social autogéré de l’Imprimerie accueille sur Gap des demandeurs d’asile et des personnes sans domicile depuis octobre 2018, c’est à dire peu après le démantèlement par les forces de l’ordre d’un autre squat, la maison Cézanne.

Selon Roger Didier, les riverains se seraient plaints récemment « je cite d’incivilités, de nuisances et de comportements, liés au squat » lors d’une réunion publique qui a regroupé une cinquantaine de personnes. D’après Alpes 1, c’est pourtant en partie l’absence de plaintes de la part des habitants qui a en partie orienté la décision du jugement rendu par le tribunal de Gap.

Contacté par RAM Radio Libre le commissariat de Gap confirme qu’il n’y a pas eu de plaintes formelles déposées car aucun agissement n’est d’ordre à justifier une réponse pénale, mais qu’en revanche des incivilités et nuisances sonores sont effectivement remontées de manière informelle lors de la réunion publique organisée par le Maire de Gap.

D’autre part, les enjeux de cette occupation sont multiples, car le délai de 30 mois accordé met à mal le projet « Action Coeur de Ville » qui prévoit la construction de logements, commerces et d’un cinéma, et dont le lancement était prévu pour 2020. Aussi le Maire de Gap à qui le projet tient à coeur, a appelé l’État je cite à « régler cette situation rapidement, et à faire en sorte que « les lois de la république soient appliquées pour tous, de la même façon ».

Yves Schaeffer, secrétaire général du Secours Populaire de Gap, dont les bénévoles sont régulièrement en contact avec les occupants du CESAI, préférerait que la réponse apportée ne soit pas uniquement pénale.

D’autre part, pour Yves Schaeffer, les associations humanitaires ne constituent pas une solution sur le long terme mais elles devraient apporter ponctuellement leur aide aux personnes en détresse, or les pouvoirs publiques se déchargent trop souvent sur ces mêmes associations à défaut d’apporter des réponses.

Roger Didier a annoncé au Gouvernement que si aucune solution n’est apportée rapidement, la ville de Gap se retirera du programme national « Cœur de Ville ». Enfin, l’établissement public foncier régional, propriétaire du bâtiment occupé par le CESAI a fait appel de la décision du tribunal de Gap du 18 juin.