À la Foire bio, les jeunes poussent
Ces 14 et 15 septembre au plan d’eau d’Embrun, la Foire bio met à l’honneur l’engagement des jeunes pour l’environnement.
Comment les jeunes s’impliquent-ils dans la protection de l’environnement ?
Voilà ce à quoi la Foire Bio propose de réfléchir cette année. La 24ème édition, ce weekend, se concentre en effet sur le thème « les jeunes poussent ».
ram05 a donné la parole à deux de ces jeunes Hauts-Alpins qui poussent, et qui interviendront lors de tables rondes : Floris Schruijer et Eléonore Matuszak.
Nous leur avons posé trois questions.
Quel est le rôle de la jeunesse dans la protection de l’environnement ?
La protection de l’environnement et de manière générale la volonté d’un changement de système pour plus de résilience, c’est l’avenir des jeunes, c’est le monde qu’on est en train de construire. Donc cette implication elle doit être au centre de nos préoccupations au quotidien à la fois dans notre métier mais dans nos implications associatives, militantes. Je pense qu’il y a énormément de réseaux et d’associations à créer, à réaliser, que ce soit localement mais aussi à des échelles plus grandes. Donc les jeunes sont au cœur de ce sujet et je dirais même qu’ils sont les plus impliqués parce que plus concernés, les plus inquiets et les plus moteurs.
Floris Schruijer
Souvent on a beaucoup de responsabilités sur les épaules, comme on est jeunes, qu’on est censés être dynamique et tout ça. Il faut pas oublier qu’on récupère aussi le monde des personnes qui sont adultes et plus âgées. Mais je pense qu’on a toute une vision à apporter et justement toute cette énergie à louer à de belles causes.
Eléonore Matuszak
Y a-t-il une dynamique particulière dans les Hautes-Alpes ?
Je pense qu’on est des jeunes, en tout cas pour ceux qui ont grandi ici, dont je fais partie, avons un lien spécifique avec la nature. Et du coup, on a envie de protéger ces milieux naturels qu’on apprécie particulièrement. On est souvent en nature pour l’observer, pour faire du sport, etc. Et donc on a quand même une sensibilité accrue, je pense, à la protection de l’environnement. En fait, on ne perd pas ce lien, on est vraiment en connexion avec les éléments, avec les milieux, les espèces. Et de les voir au quotidien, ça donne envie de les protéger.
Eléonore Matuszak
Alors, dans le 05, il y a effectivement une dynamique particulière sur le nombre d’associations qui existent, à la fois associations paysannes, par exemple, là, à la fois bio, il y aura la Confédération paysanne, où il y a plusieurs paysans, paysannes, y compris des jeunes qui sont impliqués pour un changement de modèle agricole. Il y a également des associations environnementales, des associations plus militantes, comme des associations contre les JO qui vont avoir lieu en 2030 sur le département. Il y a des associations en soutien aux personnes qui sont exilées. Tous ces liens sont à faire puisqu’il y a des convergences de lutte. On ne peut pas penser à un monde durable et écologique sans démocratie, sans lutte de classe, etc. Donc, c’est toutes ces associations qui font vivre le territoire. Je ne pense pas que ce soit un territoire qui soit plus engagé qu’un autre, mais c’est un exemple avec des associations qui le portent.
Floris Schruijer
Quel est votre parcours personnel ?
J’ai une formation d’ingénieur agronome et je suis également réalisateur de documentaires sur l’agriculture. J’ai notamment co-réalisé un documentaire sur l’histoire du modèle industriel dans l’agriculture, pour essayer de comprendre ses origines, le rôle de la politique agricole commune dans la situation désastreuse dans laquelle nous sommes sur le plan agricole. Un documentaire que je diffuse à la fois dans les lycées agricoles, dans des cinémas, dans des associations. Pour moi, je fais de l’éducation populaire, c’est-à-dire que j’amène le grand public, les agriculteurs, les jeunes à se questionner sur la politique. Et aujourd’hui, je travaille également pour la Confédération Paysanne des Hautes-Alpes. J’accompagne les agriculteurs et les agricultrices à défendre leurs droits, à porter un projet politique à l’échelle locale mais aussi nationale.
Floris Schruijer
Depuis que je suis jeune, je suis née dans les montagnes et j’ai toujours beaucoup apprécié être en nature, passer du temps à observer, connaître et apprendre de ce que la nature pouvait nous apprendre au quotidien. C’est assez tôt, déjà par mon engagement pour la protection animale, que j’ai commencé à avoir une action pour l’environnement et la nature. Après, suite à mes études, j’ai décidé de m’engager dans un service civique à la Société Alpine de Protection de la Nature parce que j’avais vécu des études d’agronomie assez productives et je voulais vraiment sortir de ce modèle-là pour avoir une action vraiment durable, bénéfique pour la planète. J’ai fait ce service civique et je me suis rendu compte que je me sentais très utile et que j’aimais beaucoup ce travail. Et donc, j’ai continué en tant que chargée de mission à la SAPN FN05. On est un peu des couteaux suisses puisque dans une association, on fait beaucoup de choses, autant de la mise en place et de la réalisation de projets. On fait aussi beaucoup de communication, d’animation et de sensibilisation à l’environnement, ainsi que du juridique. Plein d’actions qui s’imbriquent afin de couvrir tout le territoire des Hautes-Alpes et de vraiment sensibiliser le public, les citoyens, les élus, les scolaires à la protection de l’environnement.
Eléonore Matuszak
Rendez-vous à la Foire Bio dimanche, au gymnase, pour retrouver Floris Schruijer et Eléonore Matuszak. Le premier interviendra à 13h30 sur une table ronde dédiée à l’engagement pour l’agriculture bio et l’agroécologie, et la seconde à 15h30 pour une rencontre sur l’engagement professionnel pour l’environnement.
ram05 sera aussi présente sur place pour une émission en direct ce samedi de 12h et 14h, avec des jeunes pousses mais aussi d’autres intervenants. Venez également nous rencontrer tout l’après-midi de ce samedi sur notre stand pour discuter et échanger.