Le versant nord de la hêtraie d'Eourres / Photo : Lionel Quelin

Pour protéger de « vieilles forêts », une réserve naturelle a vu le jour dans le Buëch

La réserve naturelle régionale des Baronnies orientales a été créée en octobre dernier dans le sud des Hautes-Alpes. Elle vise à préserver des forêts remarquables, à les étudier et à mener des actions pédagogiques.

De vieilles forêts suffisamment rares et remarquables pour être préservées : voilà ce que l’on trouve dans la toute nouvelle réserve naturelle régionale des Baronnies orientales, la huitième du genre en Provence-Alpes-Côte d’Azur.

L’aire protégée, née le 17 octobre dernier après une dizaine d’années de travail, s’étend sur les communes de Barret-sur-Méouge, Éourres, Salérans et Val-Buëch-Méouge. Ses 970 hectares comprennent quasiment exclusivement des forêts publiques qualifiées de « vieilles » : à la fois anciennes, c’est-à-dire non exploitées depuis au moins 150 ans, et matures, autrement dit riches en vieux arbres et bois morts de gros diamètres.

Paradoxalement, ces zones se font rares dans la région, qui est pourtant recouverte à « plus de 50 % » de forêts : « c’est lié à l’histoire de nos forêts, qui sont jeunes ou exploitées », explique Lionel Quelin, responsable du pôle Alpes du Sud du CEN PACA, le conservatoire d’espaces naturels de Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Des forêts importantes pour la biodiversité et les habitants

Or, les vielles forêts représentent un double intérêt. Tout d’abord une importance « écologique », pour les « espèces devenues rares, parce qu’elles ne vivent que dans les cavités des vieux arbres » et « dans le gros bois mort », comme des « chauves-souris, oiseaux et insectes », et ensuite un « attachement particulier » des populations « à ces ambiances de forêts sauvages avec des arbres remarquables ».

À double intérêt, double objectif. La réserve naturelle régionale des Baronnies orientales sera « à la fois un outil réglementaire qui permet de mettre en place une protection », avec une interdiction de l’exploitation forestière, et « un outil de gestion pour faire vivre la réserve », avec « des actions de connaissance, des études scientifiques, des actions pédagogiques sur les écosystèmes forestiers, pour les habitants », expose Lionel Quelin.

Des projets qui se mettront pleinement en œuvre à partir de 2026, à l’initiative du CEN PACA, désigné gestionnaire de cet espace par la région.