Manifestation contre les violences faites aux femmes le 24/11/2018 à Paris (illustration) / Photo : Jeanne Menjoulet, CC BY 2.0, via Wikimedia Commons

Violences faites aux femmes : les féminicides sont en hausse en France, selon le bilan officiel

Les chiffres officiels et ceux de l’association Nous Toutes montrent une hausse des féminicides en France. À l’occasion de la journée pour l’élimination de la violence faite aux femmes, ce 25 novembre, plusieurs actions sont prévues dans les Hautes-Alpes.

Ce 25 novembre 2025, la journée internationale pour l’élimination de la violence faite aux femmes a lieu dans un contexte de hausse des féminicides en France.

Les chiffres livrés le 20 novembre dernier par la Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (Miprof) montrent en effet une augmentation des féminicides conjugaux : 107 femmes ont subi une « mort violente au sein du couple » en 2024 contre 96 en 2023. De manière plus large, 1 283 femmes ont été victimes de féminicides directs ou indirects (par exemple par suicide suite à un harcèlement), ou de tentatives de féminicides conjugaux en 2024, contre 1 196 en 2023. En résumé, « toutes les sept heures, il y a une femme que son conjoint ou ex-conjoint tue, tente de tuer, conduit à se suicider ou à tenter de se suicider », constate la Miprof.

Sur le plan des autres violences, « toutes les deux minutes une femme est victime de viol, de tentative de viol ou d’agression sexuelle » et « toutes les vingt-trois secondes, une femme est victime de harcèlement, d’exhibition sexuelle ou d’envoi d’images à caractère sexuel ».

Une hausse également constatée par Nous Toutes

De son côté, l’association Nous Toutes a recensé 152 féminicides en France depuis le début de l’année 2025. Un bilan provisoire qui dépasse déjà celui établi au terme de l’an dernier par l’association à 141.

Parmi les noms ayant rejoint tout récemment le décompte 2025 de Nous Toutes figure celui de Zaïa Binet, aide-soignante de 27 ans, dont le corps a été découvert le 19 novembre dernier en Isère, relate le Dauphiné Libéré. Le corps de la victime, qui serait originaire de Gap, a été retrouvé calciné dans une voiture en feu. Depuis, un homme de 39 ans, présenté comme son compagnon, a été mis en examen pour meurtre et écroué. Il a reconnu avoir causé la mort de la jeune femme puis avoir tenté de déguiser son geste. L’enquête se poursuit pour déterminer plus précisément les circonstances des faits.

Des évènements dans les Hautes-Alpes

Dans le cadre de la journée internationale pour l’élimination de la violence faite aux femmes, la biscuiterie Histoire de Biscuits, à Chorges, qui « fait travailler les femmes éloignées de l’emploi », organise ce mercredi des portes ouvertes pour goûter les produits, rencontrer l’équipe et discuter de ses actions envers les femmes victimes de violences, en partenariat avec l’association haut-alpine Toutes pour unes qui accompagne vers le soin les femmes précaires. Rendez-vous au 19 rue des Granges, impasse des templiers, à Chorges, ce 26 novembre à partir de 16h.

C’est aussi à cette occasion que, ce dimanche 30 novembre, l’association féministe La Veilleuse 05, fondée en 2023 dans les Hautes-Alpes, organise des ateliers d’auto-émancipation au Café des familles, à Gap. Au programme :

  • Dans la matinée, un cercle de parole axé « sur les actions du quotidien »
  • Atelier création de bracelets en perles pour les enfants et adultes à 10h
  • Café philo pour les enfants à 11h
  • Repas partagé à 12h
  • Atelier d’initiation au mixage par RIOT BI(t)CH.E du collectif de DJ Les Louves du Groove, pour les enfants à 13h30 et pour les adultes à 14h45
  • Atelier d’initiation à la marche japonaise à 14h
  • Ateliers mécaniques « qu’est-ce qu’il y a sous le capot » et « comment changer une roue » à 14h
  • Atelier linogravure l’après-midi
  • Atelier d’expression corporelle pour enfants et adultes à 16h

Comme les années précédentes, l’association fait le choix de la « mixité choisie » : sont conviés les femmes, jeunes ados, enfants et personnes LGBTQIA+ dans le but de créer une « safe place », explique Maëlys, co-présidente de l’association. « On s’est rendu compte que, dans la société, il n’y a pas d’espace où, en tant que femme ou minorité de genre, on peut se sentir en sécurité, pouvoir s’exprimer sans être critiquée, jugée, ou que l’on déforme nos propos, etc. », développe la bénévole.

Bientôt une maison des femmes à l’hôpital de Gap

Le centre hospitalier de Gap, associé au centre d’information sur les droits des femmes et des familles des Hautes-Alpes, a annoncé l’ouverture en janvier 2026, dans ses locaux, d’une Maison des femmes. Il s’agira d’un « lieu d’accueil, d’écoute et d’accompagnement destiné aux femmes victimes de violences conjugales, intrafamiliales, sexuelles ou sexistes ». Cette Maison des femmes a l’objectif d’offrir « un environnement sécurisé où les femmes pourront avoir accès à une offre de soins avec un accompagnement médical, un soutien psychologique et une orientation vers les dispositifs juridiques et sociaux ».

Si vous êtes victime ou témoin de violence, vous pouvez appeler le 3919 ou consulter le site arretonslesviolences.gouv.fr.