Pierre Vollaire et Chantal Eymeoud, présidente de la communauté de communes, entourés de salariées / Photo : ram05

Tiers-lieux, fret mutualisé, planification énergétique… La « transition écologique » de la communauté de communes de Serre-Ponçon récompensée

La communauté de communes de Serre-Ponçon a obtenu cette année le niveau maximal du label « Territoire Durable, une COP d’avance » par l’agence régionale de la biodiversité et de l’environnement. Celui-ci reconnaît un engagement « dans la transition écologique ».

Préserver la nature en promouvant les bonnes pratiques : c’est l’une des missions que se fixe l’agence régionale de la biodiversité et de l’environnement en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Cela passe par exemple par la récompense des collectivités jugées suffisamment engagées sur ces questions. Plusieurs labels sont ainsi décernés régulièrement par l’agence, qui a dévoilé fin juin dans un communiqué la cinquantaine de lauréats qui les ont obtenus ou renouvelés cette année.

Parmi ceux-ci, la communauté de communes de Serre-Ponçon a progressé de deux niveaux d’un coup pour atteindre l’échelon 4, maximal, du label « Territoire Durable, une COP d’avance », qui récompense un engagement « dans la transition écologique à travers une démarche locale et transversale de développement durable ». La collectivité s’est félicité d’une « belle récompense […] qui reconnaît les résultats obtenus », à l’occasion d’une conférence de presse le 1er juillet.

L’agence régionale de la biodiversité et de l’environnement relève notamment la mise en place d’un schéma directeur des énergies. Les détails avec Pierre Vollaire, vice-président en charge de la transition énergétique.

Nous avons mis en place un schéma directeur des énergies qui permet de se fixer des objectifs importants et ambitieux sur l’abaissement de la consommation. On va passer de 470 gigawattheures à 261 en 2050, avec aussi -23 % d’émissions de gaz à effet de serre et -30 % de consommation énergétique à l’horizon 2030. Et de produire des énergies renouvelables correspondantes : on part de 110 gigawattheures et on va monter à 261 pour 2050.

La réalisation d’une étude en vue d’implanter des tiers-lieux a aussi été saluée.

On en a 9 à l’heure actuelle qui sont prévus sur des bâtiments qui sont à l’étude. On a pu développer celui des Orres en premier parce que nous avions le bâtiment disponible à la maison Fichet : la population s’est saisie de ce lieu pour mettre en place bistrots, animations, avec une vision intergénérationnelle. C’est l’impulsion de la communauté de communes qui a fait venir un cabinet qui s’appelle Villages vivants, avec qui nous sommes allés visiter le tiers-lieu de Rabou par exemple, ou celui de Veynes, ce qui donne des idées et des ouvertures. On aura dans les tiers-lieux à venir notamment celui de la gare d’Embrun, pour accueillir des créations d’entreprises.

Écologiquement parlant, les tiers-lieux ont la vertu de « réduire les déplacements », signale la collectivité. La construction d’une plateforme de compostage, inaugurée le 10 juin dernier, figure également parmi les projets marquants.

D’autres projets dans l’avenir

L’agence de la biodiversité a également été séduite par des projets à venir, comme le diagnostic alimentaire et agricole, pour « maximiser les circuits cours dans la restauration collective » et « développer la résilience alimentaire », explique la communauté de communes. Ou encore par l’étude d’un service de fret mutualisé.

L’idée c’est, avec nos collègues de trois autres communautés de communes, Guillestrois-Queyras, Pays des Écrins et Val d’Avance, de travailler sur l’usage du ferroviaire, en termes de fret. On pourra le faire par exemple peut-être pour des déchets. Ici à Embrun, l’installation de stockage des déchets non dangereux va perdurer jusqu’en 2030, voire un petit peu plus, et ensuite il faudra diriger les déchets vers des centres. Le fait d’utiliser le ferroviaire pour pouvoir transporter ces déchets va permettre de désengorger la RN 94.

Dans les Hautes-Alpes, le PETR, pôle d’équilibre territorial et rural du Briançonnais, des Écrins, du Guillestrois et du Queyras, fait également partie des 10 collectivités de la région à comporter le niveau maximal du label « Territoire Durable, une COP d’avance ». Pour sa première candidature, le SMADESEP, syndicat mixte d’aménagement et de développement de Serre-Ponçon, s’est vu quant à lui reconnaître son engagement, sans pour autant atteindre le niveau 1.

L’agence régionale de la biodiversité a aussi décerné cette année le label « Territoire engagé pour la nature » à deux communes des Hautes-Alpes : Embrun et Val Buëch-Méouge.

Au total, plus de 130 collectivités ont reçu des deux labels dans la région.