29 min C'est pas dans trois ans, c'est maintenant

n°21 : ATTENTION VELO

  • un interview de Mathieu, cycliste embrunais
  • un interview de ALTIS repris de son site Web (voir liste en fin d’article)
  • Un résumé des règles à suivre que l’on soit en voiture ou en vélo
  • Un interview vivifiant et concret de Wiebke Silve, adjointe au maire d’Embrun, sur la formation des scolaires et sur les aménagements de la ville
Bonne écoute ! Daniel Fauré

Sortir du déni de la violence routière

EXTRAIT DU JOURNAL Le Monde La mort d’un cycliste écrasé par une voiture le 15 octobre à Paris illustre de manière dramatique les difficultés de la cohabitation des mobilités dans une société marquée par la montée de l’individualisme et des incivilités. Comme d’autres faits divers, ce qui s’est passé mardi 15 octobre dans le quartier de la Madeleine, à Paris, dit bien des choses sur l’état de notre société. Paul Varry, un cycliste de 27 ans, est mort en fin d’après-midi, écrasé par une voiture après une altercation avec le conducteur de ce véhicule. Que la victime soit un militant associatif engagé pour l’usage du vélo, que l’auteur des faits, âgé de 52 ans, ait été au volant d’un SUV et que, selon le parquet, il ait « tourné ses roues en direction » du jeune homme « et repris une marche avant en sa direction », transforme un événement mortel, déjà rare en lui-même – sur 226 cyclistes morts dans des accidents en 2023, un a été tué à Paris –, en fait de société. Que le ministre des transports n’ait pas manifesté la moindre émotion après ce drame prend aussi un sens politique. En apparence, il s’agit d’une histoire très « parisienne », transformant en tragédie l’un des multiples différends avec les véhicules à moteur que vivent chaque jour les cyclistes, de plus en plus nombreux dans les grandes villes, mais aussi dans les campagnes depuis l’épidémie de Covid-19. D’où l’intensité de l’émoi suscité. Ce serait pourtant une erreur de ne voir dans la mort de Paul Varry qu’une conséquence malheureuse des tensions que provoque la banalisation de l’usage de la bicyclette dans la capitale. D’une part, parce qu’il ne s’agit très probablement pas d’un accident, l’automobiliste a été mis en examen pour « meurtre ». D’autre part, parce que la majorité des accidents fatals aux cyclistes ont lieu sur des routes rurales où se produisent, par ailleurs, des altercations entre cyclistes et automobilistes au comportement dangereux, comparables à celle de mardi à Paris.

Agressivité automobile

Certes, le drame tend à illustrer les difficultés de la cohabitation des mobilités dans une société marquée par la montée de l’individualisme et des incivilités. Il s’inscrit dans un contexte positif de réduction drastique de la place des voitures qui suppose des modifications de comportement de tous les usagers. Tandis que l’idéal de la « mobilité douce » se heurte aux comportements souvent anarchiques des usagers du vélo, les clichés de virilité, de vitesse et d’efficacité véhiculés par la publicité automobile se cognent à la réalité urbaine. A chacun de gérer ses frustrations. Or la road rage, la « colère au volant », où un agacement peut dégénérer en tragédie, phénomène identifié depuis longtemps par les Américains, reste ignoré en France, pays où 32 % des automobilistes admettent pourtant qu’il leur arrive de coller les véhicules dont les conducteurs les énervent. Il faut sortir du déni qui entoure l’agressivité automobile et de la tolérance envers la violence routière, rappeler que 84 % des présumés responsables d’accidents mortels sont des hommes. Les témoignages abondent de situations de mise en danger de la vie d’autrui, documentées par des vidéos mais négligées par la police. Annexe : Quelques règles simples de bon voisinage vélo/voiture Publié lors de l’émission : c’est pas dans 3 ans c’est maintenant du 19 novembre 2024 sur www.ram05.fr à 9h et 18 h

Quelques chiffres clés (www.jesuisavelo.com )

  • En France, c’est 2 millions de citadins qui utilisent régulièrement le vélo pour se rendre au travail.
  • Paris est à la 4e position mondiale derrière Tokyo quant au nombre d’usager de vélo. Elle passe ainsi en 3e position en Europe.
  • Les ménages français ont fait l’acquisition de plus de 10 millions de bicyclettes au cours des cinq dernières années.
Comportement du cycliste : voir code du cycliste ci-dessus : fragile, il doit se protéger
  • être visible, surtout au changement d’horaire de fin octobre : gilet jaune, éclairage avant, arrière, clignotant casque, bandes blanches roues, catadioptres pédales, sonnette
  • L’article 431-1 indique que les cyclistes ne doivent jamais rouler à plus de deux de front sur la chaussée (donc deux : ok mais pas trois ni quatre) et doivent rouler en file indienne dès l’approche d’un véhicule et la nuit !
  • Respecter les règles M12 pour les feux en ville (cf ci-dessus et dessous) et les limites de vitesse
  • en zones piétonnes, préférez mettre pied à terre (certaines communes l’imposent) que rouler au pas (c’est admis en général : R431-9 sauf si la commune décide autre chose) , le piéton est toujours prioritaire sur le vélo, et le trottoir est réservé aux piétons
  • éviter de doubler les voitures à droite sauf si ces voitures sont arrêtés (attention aux portières!)
  • pour les randonneurs, choisir des arrêts de groupe sécurisés, c’est à dire, en dehors des croisements (lieu où généralement, on cherche sa route!!!)
  • pas de podcast ou de smartphone en roulant (loi du 5 juillet 2015) ni d’alcool au dessus de 0,2 mg/l
  • distinguer les pistes cyclables obligatoires (panneau rond) et facultative (panneau carré)
  • et pour éviter de se faire voler son vélo, un bon antivol en U et un marquage (l’arrêt du vélo nécessite souvent l’usage d’une béquille!)
Comportement de l’automobiliste : potentiellement dangereux, il doit protéger les autres
  • Le site officiel de la sécurité routière rappelle que « la courtoisie et la non agressivité au volant contribuent pleinement à une conduite apaisée ». On rappelle également que les vélos sont considérés comme des usagers de route, donc s’ils doivent respecter les règles du code de la route, les conducteurs doivent aussi leur assurer la priorité lorsqu’elle leur est acquise par la signalisation. En dehors, pas de priorité absolue, mais la bienveillance reste de mise.
  • ne doubler que si il y a une visibilité permettant le doublement, sinon, rester derrière : le conducteur doit bien s’assurer qu’il a assez le temps, qu’il peut se rabattre sans danger et qu’il est lui-même pas doublé. Le clignotant est bien sûr obligatoire... S’il ne respecte pas ces conditions de dépassement, il risque une amende de 135 € te le retrait de trois points voire la suspension de son permis de conduire.
  • il est possible de mordre la ligne blanche depuis le 5 juillet 2015 (article 414-4 et 412-19). En Espagne, depuis le 21 mars 22, il faut doubler sur la voie de gauche et c’est respecté car il y a un risque de perdre 6 points au permis (https://www.idealista.com/fr/news/style-de-vie-en-espagne/2022/04/22/56750-nouvelles-regles-et-amendes-pour-conduire-en-espagne )
  • pour doubler un cycliste, prévoir une distance de 1 m entre le cycliste et la voiture en ville (minimum pour éviter l’emportiérage) et 1,5 m en dehors de l’agglomération : un écarteur de 1 m à 1,5 m sur un vélo est donc tout à fait admissible
  • éviter les klaxons et les accélérations rageuses en doublant qui peuvent désrabiliser un cycliste
  • en ville respecter le SAS vélo aux feux : espace permettant aux vélos de se positionner entre les voitures et le passage piétons
  • L’automobiliste ne doit pas stationner sur une piste cyclable ! Ceci est considéré comme un stationnement très gênant et il risque 135 € d’amende et la mise en fourrière du véhicule. Rouler en voiture sur une piste cyclable pour n’importe quelle (mauvaise) raison ? C’est le même tarif.
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