Sur Serre-Ponçon, trois cales de mise à l’eau pour aller chercher le lac de plus en plus bas
Dès que la côte du lac l’a permis, des travaux de construction de trois cales de mise à l’eau ont débuté. Basées à Saint-Vincent les Forts, Rousset et Chorges, elles devront permettre de maintenir l’activité nautique dans de bonnes conditions, même lorsque le niveau du lac est bien inférieur à la côte touristique optimale.
Ces aménagements découlent du « plan de résilience » du SMADESEP, le syndicat d’aménagement et de développement du lac. Le changement climatique augmente la fréquence et l’intensité des sécheresses, de même que l’incertitude sur la répartition annuelle des précipitations, dont les quantités pourraient diminuer de 10% en 2050 selon EDF Hydroméditerranée. Ces données, le SMADESEP les a en tête depuis des années. Mais l’été 2022 a agit comme un électrochoc, accélérant des projets déjà dans les tuyaux, explique Victor Berenguel, le président du SMADESEP.
Ca a été pour nous l’occasion de nous remettre en selle sur des projets que nous avions prévus depuis une paire d’années.
Victor Berenguel, président du SMADESEP
À Chorges, la baie Saint-Michel compte « plus de deux cents bouées et places de pontons » indique le maire, qui veut encore dynamiser l’activité nautique sur sa commune. La nouvelle direction de la Base de Nautisme et de Plein Air a déjà entamé ce travail, mais Christian Durand compte sur la rénovation du bâtiment à l’automne pour aller plus loin. Car avec ses 80 lits, l’établissement accueille des colonies et des classes pleine nature, un levier intéressant pour développer les ailes de saison. À condition de pouvoir pratiquer dans de bonnes conditions.
La grosse problématique, c’est que dès que le lac était à un niveau plus bas, les bateaux ne pouvaient plus se mettre à l’eau ou sortir de l’eau. […] Là on a une dizaine de mètres de marge de plus en allant jusqu’à -15 mètres, cela va sécuriser ceux qui naviguent, de façon à pouvoir sortir de l’eau beaucoup plus tard et profiter du lac sur une durée beaucoup plus longue.
Christian Durand, maire de Chorges
Le port de Chorges est celui qui dispose de la plus grande capacité d’accueil de la retenue. La cale de mise à l’eau en construction y sera donc plus conséquente que ces consœurs de Saint-Vincent-Les-Forts et Rousset, et devrait s’étendre sur 150 mètres de long et 9 mètres de large pour permettre à des bateaux de se croiser. Elle pourrait même être allongée à l’avenir pour descendre jusqu’à 25 mètres.
Christian Durand n’oublie pas les plagistes, les baigneurs et les navigateurs qui préfèrent les embarcations légères ou très grand-public. Il promet, en face du quai, une plage elle-aussi moins tributaire du niveau du lac.
Il faut que les plages puissent aller beaucoup plus loin avec des apports de graviers, de galets, de façon à ce qu’on puisse, les pieds au propre, mettre les petits bateaux à l’eau, les paddles et pratiquer tous les sports nautiques qui ne sont pas que du bateau.
Christian Durand, maire de Chorges
Outre ces installations censées répondre au deuxième volet du plan de résilience – l’adaptation des infrastructures nautiques, de nouveaux projets vont s’attaquer au troisième et dernier volet du plan : la diversification économique et touristique. Le SMADESEP travaille à la création d’une pisciculture sur le lac, à la vente pour l’agriculture ou le jardin de la « nite » charriée dans le lac, des opérations artistiques telles qu’un festival de sculptures flottantes, du Land Art, des concerts flottants, ou encore la valorisation des patrimoines naturels et architecturaux comme le pont de Chanteloube, la chapelle Saint-Michel et le cimetière de l’Ubaye.
Le maire de Chorges, lui, se tourne aussi vers les montagnes, évoquant le VTT et la randonnée.