« Embrunman ® » : la bataille pour la marque
À qui appartient l’Embrunman ?
La course mythique fait l’objet, en coulisses, de multiples tractations, autour d’un enjeu : la marque « Embrunman ». C’est aujourd’hui Gérald Iacono et la fédération française de triathlon qui en sont propriétaires, via une société civile. Celle-ci aurait perçu plusieurs dizaines de milliers d’euros pour l’usage de la marque.
Tout commence en 1984, quand Jean-François Bonnet crée une course au départ d’Embrun. Deux ans plus tard, le besoin d’un nom officiel pour l’évènement se fait sentir. Le jeune Embrunais veut alors « communiquer sur Embrun » à travers les t-shirts offerts aux finishers, et s’inspire de la pratique du parrainage par sponsor en l’appliquant à la commune. « C’est comme ça que j’ai inventé le mot « Embrunman » », se rappelle Jean-François Bonnet. Qui tient aussi à préciser que « « man », ce n’est pas « homme » en anglais, ça veut dire « élevé », au-dessus de la ville, au-dessus des eaux ». C’est donc en 1986 que la mention « Embrunman » apparaît pour la première fois sur les t-shirts des participants.
Dès 1984, Gérald Iacono, promoteur immobilier marseillais, rejoint l’aventure, en acceptant tout d’abord de contribuer au financement de l’épreuve, puis en assurant la présidence de l’association organisatrice, ce qui est toujours le cas aujourd’hui. Jean-François Bonnet, quant à lui, se retire petit à petit du projet. Le nom « Embrunman » est bien resté, et désigne aujourd’hui le triathlon XXL mondialement réputé que l’on connaît.
Pendant 18 ans, ce nom ne bénéficie tout d’abord d’aucune protection particulière, aussi incroyable que cela puisse paraître. C’est seulement en 2004 que le comité intercommunal de promotion du tourisme dans l’Embrunais Serre-Ponçon décide de déposer la marque « Embrunman », « pour [la] protéger », explique auprès de ram05 ce qui est devenu l’OTISP, l’office de tourisme intercommunal de Serre-Ponçon. La procédure est conçue pour durer 10 ans, et n’est pas renouvelée à expiration. « D’après les informations que j’ai, le comité de promotion [de l’époque] n’a pas jugé utile de conserver cette marque, n’étant pas organisateur ni porteur du projet Embrunman », détaille Alexis Aubespin, directeur de l’OTISP.
En 2014, la marque est donc de nouveau libre, mais ne le reste pas longtemps. L’année suivante, elle change de main, et devient propriété de la F.F.Tri., la fédération française de triathlon, via sa société commerciale Triathlon Évènements (aussi désignée sous le nom TEVE). La F.F.Tri. avait fait son entrée dans l’Embrunman en 2013, en devenant président délégué de l’association. Ce rapprochement avait pour objectif de transférer progressivement l’organisation de la course à la fédération, pour la professionnaliser, la pérenniser, et soulager les bénévoles de leur charge de travail. En 2016, l’association historique Embrunman Organisation est ainsi dissolue, et cède la place à Embrunman Triathlon, chargée d’épauler la F.F.Tri..
Mais en janvier 2018, coup de théâtre : Gérald Iacono annonce sur son compte Facebook que l’avenir de l’Embrunman se fera sans la fédération de triathlon, mais plutôt avec ASO, entreprise organisatrice d’évènements sportifs tels que le Tour de France. Un partenariat qui ne verra finalement jamais le jour. Dans son message, le président organisateur en profite pour s’insurger contre la F.F.Tri., qui ne l’aurait pas informé de son dépôt de la marque. « Nous espérons qu’elle nous rétrocédera rapidement notre dû », conclut-il. « La marque avait été déposée afin de sécuriser celle-ci, […] comme pour toutes les organisations dont est propriétaire la F.F.Tri. », précise la fédération dans un compte-rendu de conseil d’administration en mars 2018.
Le divorce est cependant de courte durée. En octobre de la même année, Gérald Iacono et Triathlon Évènements s’associent pour créer une société civile, SC Embrunman. La majorité des parts, 51 %, est détenue par Gérald Iacono, le reste par la société commerciale de la F.F.Tri. Cette dernière renonce alors totalement à ses droits sur la marque « Embrunman », qui s’apprête à changer de nouveau de propriétaire. Avec cette fois-ci des conséquences financières à la clé.
Six jours après l’immatriculation de SC Embrunman auprès du tribunal de commerce de Marseille, le nom « Embrunman » est déposé par cette nouvelle société. Depuis le 23 octobre 2018, ce sont donc Gérald Iacono, en son nom propre, et la F.F.Tri., via Triathlon Évènements, qui sont propriétaires de la marque. Trois semaines après ce dépôt, une nouvelle association de la galaxie Embrunman voit le jour, dénommée cette fois-ci Embrunman.com. Celle-ci est chargée, selon Gérald Iacono, de prendre en charge l’organisation pratique de la course, comme auraient dû le faire jadis la F.F.Tri. ou ASO. Avec cette fois-ci une différence : la structure organisatrice doit désormais payer des droits d’usage de la marque.
C’est en effet ce que stipule un contrat établi entre SC Embrunman et Embrunman.com, signé en 2019, que ram05 a pu consulter. Il y est spécifié que le tarif forfaitaire pour l’année est de 35 000 €. Gérald Iacono le confirme auprès de ram05 : SC Embrunman aurait effectivement perçu ces 35 000 €, payés par l’association Embrunman.com, pour l’organisation de l’épreuve en 2019. Ce versement aurait ensuite été renouvelé en 2020, mais pas en 2021, selon Gérald Iacono. Pour ce faire, Embrunman.com aurait tiré ses fonds de l’association d’origine, Embrunman Triathlon. Par comparaison, le budget d’une édition du triathlon est de 700 000 à 800 000 €, selon Gérald Iacono.
Ce dernier l’assume : il s’est bel et bien enrichi personnellement grâce à ce montage.« Il n’y a rien à cacher », déclare l’organisateur, « maintenant je touche des sous que je ne touchais pas avant ». Pourquoi a-t-il choisi de devenir co-propriétaire de la marque en son nom propre ? « Parce que c’est moi l’organisateur », « c’est mon bébé », répond Gérald Iacono, qui assure travailler bénévolement 2000 heures par an sur l’organisation de l’Embrunman depuis plus de 35 ans. «Je ne tenais pas à devenir propriétaire de la marque, c’est la mairie qui a créé ce problème de marque, ce n’est pas moi . […] Il n’y aurait pas de marque « Embrunman » aujourd’hui s’ils n’avaient pas commencé ». L’organisateur assure avoir découvert seulement cette année que le nom avait été déposé une première fois en 2004 par le comité de promotion du tourisme. Quant à l’argument selon lequel l’Embrunman appartiendrait plutôt aux Embrunais, Gérald Iacono le balaie d’un revers de la main : « Aujourd’hui il n’y a quasiment plus d’Embrunais dans l’organisation. […] Non, ce n’est pas aux Embrunais. Si je n’avais pas fait le boulot que j’ai fait, il n’y aurait pas d’Embrunman. […] Sans moi il n’y aurait rien eu, rien de rien ».
De son côté, l’OTISP précise « [ne pas se sentir] légitime sur cette marque ni sur aucune marque des événements du territoire. Ceci car il apparaît légitime à nos yeux qu’un organisateur, au sens de personne morale, détienne la propriété de l’événement qu’il porte ».
Pour les prochaines éditions de l’Embrunman, Gérald Iacono explique maintenir sa volonté de confier l’organisation pratique à une structure professionnelle, comme l’a été temporairement la F.F.Tri., une structure qui deviendrait « concessionnaire » de la marque en échange de droits d’usage. Ces évolutions pourraient se concrétiser lors de l’assemblée générale d’Embrunman Triathlon ce 10 décembre, avant l’ouverture des inscriptions le 15 décembre pour l’édition 2022.
Concernant la saga des dépôts de noms autour de l’Embrunman, le dernier épisode date de janvier 2021, après qu’un nouveau logo ait été dévoilé quelques semaines plus tôt. La SC Embrunman est désormais également propriétaire de la marque « Le Mythe Embrunman Gérald Iacono Trophy ».
Sollicitée par ram05, la fédération française de triathlon n’a pas répondu à nos questions.
Chronologie :
- 1984 : Première édition du triathlon d’Embrun
- 1986 : Invention du nom « Embrunman » par Jean-François Bonnet, créateur de la course
- Années 90 : Création de l’association organisatrice EMBRUNMAN ORGANISATION, présidée par Gérald Iacono
- 06/09/2004 : Dépôt de la marque « EMBRUN MAN » par le comité intercommunal de promotion du tourisme dans l’Embrunais Serre-Ponçon
- 21/12/2011 : Création de l’association EMBRUNMAN TRIATHLON
- Fin 2013 : Annonce de la participation de la F.F.Tri. à l’organisation de l’Embrunman, en tant que président délégué
- 06/09/2014 : Expiration du dépôt de marque « EMBRUN MAN » par le comité intercommunal de promotion du tourisme dans l’Embrunais Serre-Ponçon
- 23/11/2015 : Dépôt de la marque « EMBRUNMAN » par TRIATHLON EVENEMENTS
- 29/03/2016 : Dissolution de l’association EMBRUNMAN ORGANISATION
- À partir de 2016 : Organisation de l’Embrunman par la F.F.Tri., épaulée par EMBRUNMAN TRIATHLON
- Janvier 2018 : Gérald Iacono annonce la rupture de l’Embrunman avec la F.F.Tri.. Gérald Iacono reste organisateur de l’Embrunman.
- 17/10/2018 : Immatriculation de la SC EMBRUNMAN auprès du tribunal de commerce de Marseille par deux associés : Gérald Iacono (gérant, avec 51% des parts) et TRIATHLON EVENEMENTS (49% des parts)
- 23/10/2018 : Dépôt de la marque « EMBRUNMAN » par la SC EMBRUNMAN, après renonciation totale de TRIATHLON EVENEMENTS
- 15/11/2018 : Création de l’association EMBRUNMAN.COM
- 2019 et 2020 : Versement de deux fois 35 000 € à la SC EMBRUNMAN par l’association EMBRUNMAN.COM pour l’utilisation de la marque « EMBRUNMAN », selon Gérald Iacono et un contrat que ram05 a pu consulter
- 05/12/2020 : Présentation d’un nouveau logo mentionnant « LE MYTHE EMBRUNMAN GERALD IACONO TROPHY ® »
- 26/01/2021 : Dépôt de la marque « LE MYTHE EMBRUNMAN GERALD IACONO TROPHY » par la SC EMBRUNMAN
Droit de réponse de Monsieur Gérald IACONO daté du 10/12/2021, publié sur notre site le 11/12/2021
L’explication donnée sur le démarrage de l’Embrunman par la RAM fausse l’histoire car mon rôle commence dès le départ et complètement dès 1985 (j’ai les archives depuis 1985 qui dévoilent le rôle de chacun).
Rappel de la chronologie exacte des faits :
Je suis contacté par JF Bonnet en 1983 pour sponsoriser un petit triathlon sur Embrun qu’il voulait organiser en 1984 (nous allons ensemble à Nice pour découvrir ce sport). Je donne mon accord car cela rentrait dans mes objectifs de faire connaître Embrun dont je suis amoureux depuis que je l’ai découvert en 1975. En 1984 j’aide à l’organisation et au financement de l’épreuve mais la tenue comptable et juridique m’inquiète et je ne voulais pas être mêlé à des pratiques non conformes.
Aussi en1985, je crée une association Embrun les Orres Triathlon dont je deviens Président En même temps je crée la ligue régionale de tri avec Monsieur de Taxi (secrétaire général de la Mairie de Salon en Provence) et le Comité interdépartemental 04 05 avec un membre du club qui en deviendra Président[gi1]. Je participe à la mise en place du Conadet (future FFTRI) dont je serai membre du Comité Directeur puis membres du bureau avec la Présidente successive de plusieurs commissions nationales. On est loin du « au fil des années » comme indiqué par la RAM [passage corrigé dans notre article le 11/12/2021 suite à ce droit de réponse (« Au fil des années » remplacé par « Dès 1984 »), NDLR]. Pour mémoire j’ai été également Trésorier du Comité Olympique et Sportif Provence Alpes
Je donne à JF Bonnet la charge de la gestion des parcours et des aspects techniques. Je prends en charge tout le reste : sponsors, relations avec les administrations, les collectivités locales, la communication, la gestion des inscriptions, de la comptabilité, du juridique, des médias, des relations avec la FFTRI, les médias etc… J’obtiens ainsi rapidement l’organisation de championnats de France. Je prends par exemple en charge le voyage de l’équipe de tri sous l’égide de JC Le Tilly pour participer au TRI de Prague alors que le rideau de Fer est toujours d’actualité.
Tout ce travail je l’ai toujours fait bénévolement. Il faut savoir que j’ai une Maitrise es sciences économiques et que mon heure de travail était facturée 100€ par ma société. Dans l’association Il n’y a pas de salarié (il en aurait fallu plusieurs vu la diversité des tâches à accomplir) car nous n’avons pas de moyens financiers pour assumer cette charge (C’est toujours le cas Au début il faut compter hors travail pour la FFTRI ou la Ligue Régionale plus de 1000 h par an. Cette charge de travail va augmenter au fur et à mesure des années pour atteindre aujourd’hui 2000h.
Je vous laisse le soin de faire les calculs sur 37 ans. Sans compter les déplacements que j’assume personnellement.
Cet investissement, je l’ai fait par passion et je ne le regrette pas. Mais tout cet argent dépensé s’est fait au détriment de mon activité professionnelle et de ma vie familiale.
Cela a toujours été de ma seule volonté de faire évoluer l’épreuve vers le format actuel souvent avec des oppositions fortes en interne et en externe mais qui me semblait indispensable pour faire rentrer notre manifestation dans la cour des grands. C’est aujourd’hui chose faite. Cela a été mon action constante et non interrompue pendant toutes ces années. Et plus personne ne conteste le choix volontariste que j’ai fait. Par contre je me suis toujours entouré de responsables bénévoles par secteur pour la mise en place sur le terrain de la manifestation.
De 85 à 93 notre développement s’est fait de manière constante. La bonne relation avec la FFTRI et l’International Triathlon Union et notamment son Président Monsieur Mac Donald nous a permis de nous mieux faire connaitre en organisant de épreuves mondiales (je rappelle que sur la World Cup le circuit comprenait des villes comme Péking, Sydney ou Monaco dont l’ITU m’avait demandé d’être le conseil.
L’année 93 sera une année difficile et une révision de notre stratégie car un déficit important a soldé cet exercice et pour pouvoir honorer nos dettes un financement bancaire est nécessaire j’en suis la caution personnelle.
En effet à l’origine j’avais créé dans la même structure le club de triathlon dont le responsable était monsieur le Tilly et la section organisation.
Pour cela 2 comptes bancaires existaient un pour le club un pour l’organisation.
Devant le risque de voir les avoirs du club être mis à mal, j’ai donc créé 2 structures associatives pour pallier à cet inconvénient. L’Embrunman Organisation et l’Embrun triathlon Club, associations dont j’ai été le Président avant de passer la main pour le Club.
Mon objectif était dès le départ (je le rappelle) de ne pas organiser une course de quartier mais de faire un événement de renommée internationale car les distances proposées à l’origine ne permettaient pas d’obtenir cet objectif.
J’ai donc décidé d’augmenter chaque année les distances pour tester les capacités des concurrents à surmonter ces difficultés. M. Bonnet a donc en tant que technicien élaborer les parcours pour arriver à la distance voulue avec le tour du lac. C’est alors que j’ai décidé d’intégrer l’Isoard car c’était un moyen de nous démarquer des autres épreuves qui a l’inverse de nous avait de gros moyens financiers. Il fallait donc être une épreuve à part. Ce qui a entraîné un désaccord avec Bonnet qui ne voulait pas de L’Isoard. Puis Il a été élu adjoint au Maire et s’est détaché de l’organisation au point de ne plus avoir de lien avec l’Embrunman (sauf pour la remise des prix) et surtout après son départ d’Embrun.
Quand en 2012 j’ai eu de gros problèmes de santé. Les responsabilité, l’importance du travail que j’avais fourni et ma passion pour cet événement m’ont fait prendre conscience que ma disparition pouvait entrainer la disparition de l’Embrunman car personne autour de moi ne voulait assumer ces responsabilités et la somme de travail nécessaire.
Dès lors je me suis attelé à trouver un successeur car mon objectif était la pérennisation de l’Embrunman Du fait de mes bonnes relations avec la FTRI et en plus celle-ci étant une association, j’ai pensé que c’était la solution car tant qu’il y aura du Triathlon en France il y aura la fédération dont l’Embrunman était une épreuve phare. J’ai donc proposé à la FFTRi d’en devenir l’organisateur.
Nous avons créé une nouvelle association dont la fftri était président délégué, membre permanent et qui en cas de décès prenait la suite.
Nous avons donc travaillé ensemble mais ma santé s’est améliorée et cela a contrarié les projets du Président de la fftri et des élus locaux qui étaient pressés de prendre les rênes Depuis on essaye de m’évincer.
Entre temps je découvre que la fftri a déposé la marque Embrunman sans que je le sache je n’ai pas apprécié et donc je me suis battu car depuis plus de 37 ans j’ai consacré ma vie à cet événement et n’ai pas admis que la fftri pour laquelle j’ai beaucoup travaillé et rendu services me trahisse.
Finalement une transaction a conduit à la création de la SC Embrunman car je voulais garder la maîtrise de la manifestation. Après cet échec j’ai cherché à assurer l’avenir de l’Embrunman. Le milieu associatif n’ayant pas répondu au besoin je me suis retourné vers des professionnels pour le moment sans succès en espérant que le prochain soit le bon.
Enfin j’apprends cette année que monsieur Bonnet avait déposé la marque Embrunman dans mon dos en 2004 alors que depuis 1985 je travaillais sans relâche et cela sans m’en avertir alors que je prenais tous les risques et les responsabilités. Il m’a donc trahi alors que je lui faisais confiance.
Je rappelle que grâce à mes fonctions à la fftri et les relations personnelles que j’avais avec le Président de l’International Triathlon, Monsieur Mac Donald, j’ai pu obtenir l’organisation de plusieurs Coupes du Monde, un championnat d’Europe, des championnats de France et Grand Prix FFTRi.
Tout le développement et les retombées viennent de mon seul travail et non de celui de Monsieur Bonnet qui en serait resté au triathlon d’origine avec ses comptes d’apothicaire Je rappelle que nous avons eu un contrôle fiscal et que les tribunaux nous ont donné raison D’ailleurs le contrôleur des impôts avait souligné qu’aucun bénévole ne touchait ni argent ni avantage de l’association bien au contraire.
Si aujourd’hui une redevance existe c’est bien à cause de Monsieur Bonnet puis de la fftri qui ont déposé la marque qui entraîne obligatoirement une redevance. Redevance qui est déclarée aux impôts par les associés lorsqu’il y a une distribution.
Il est à noter que bizarrement depuis 2 ans avant le départ des inscriptions monsieur Bonnet lance une campagne de déstabilisation. Quant au fait que je reçoive ma part de la SC Embrunman, je n’ai pas à m’en cacher ni à en rougir car si on se base ces 3 dernières années sur une moyenne de 1800 h par an cela ferait 1800h x 100 = 180.000€ par an. Actuellement ma part ne représente pas le salaire d’un smicard qui ne travaille pas 1800 h par an mais bien moins. Précision la redevance a pu être payée cette année car j’ai pu redresser les comptes et effacer le déficit 2020 Je rappelle que la décision de déposer la marque est partie de l’idée de Monsieur Bonnet et reprise par la FFTRI. Ainsi je prenais les risques, faisais le boulot sans savoir que je travaillais pour eux. Je n’aurais jamais déposé la marque mais une fois le mal fait il fallait que je réagisse.
Je voudrais rajouter que la Commune de Koh Samui m’a fait confiance pour l’organisation d’un Triathlon International et que j’ai oeuvré pour que le Jumelage entre Koh Samui et Embrun se fasse (vous avez d’ailleurs rencontré cette délégation de personnalités plusieurs fois sur Embrun ces dernières années).
Dernier point je reviens de Thaïlande, j’ai été sollicité par un responsable du gouvernement pour aider à créer un Triathlon dans un parc Naturel National. L’objectif étant pour le Gouvernement Thaïlandais de développer de nouvelles zones touristiques aujourd’hui méconnue pour attirer un nouveau public de Touristes.
Je vais m’atteler à cette nouvelle aventure pour pouvoir donner les éléments lors de mon prochain voyage fin 1er trimestre 2022.
Gérald Iacono
Droit de réponse de Monsieur Jean-François BONNET, daté du 08/02/2022, publié sur notre site le 09/02/2022, suite au droit de réponse de Monsieur Gérald Iacono
La marque « Embrunman » doit revenir aux Embrunais.
« Je suis contacté par JF Bonnet en 1983 pour sponsoriser un petit triathlon sur Embrun qu’il voulait organiser en 1984 (nous allons ensemble à Nice pour découvrir ce sport). Je donne mon accord ». Vous affabulez ! Nous ne nous sommes pas connus en 1983 mais en 84. C’est un ami commun qui nous a présentés. Le premier triathlon que vous n’avez jamais vu c’est celui d’Embrun en Août 1984 ! Ce simple arrangement que vous prenez avec l’Histoire, éclaire d’un jour nouveau toute l’articulation de votre discours. Il laisse entrevoir ce mythe qui vous taraude et que vous colportez auprès des ignorants: être l’alpha et l’oméga du triathlon d’Embrun. A vos yeux, ceci justifierait amplement vos agissements, puisque vous ne seriez alors qu’une malheureuse victime, et que cela renforcerait d’autant vos yeux vos prétentions sur la propriété de la marque « EmbrunMan ».
« La tenue comptable et juridique m’inquiète et je ne voulais pas être mêlé à des pratiques non conformes ». En 1984 je rencontre, Monsieur le maire A.Didier et son adjoint au sport Monsieur JP François qui m’indiquent qu’à ma demande, ce sera bien le comité des fêtes d’Embrun, qui servira d’association support et qui gèrera financièrement et administrativement la manifestation. Alors d’après ce que vous dites c’est ce que l’on appelle une « pratique comptable et juridique non conforme
« Cet investissement, je l’ai fait par passion et je ne le regrette pas. Mais tout cet argent dépensé s’est fait au détriment de mon activité professionnelle et de ma vie familiale». Il est vrai que vous avez consacré beaucoup de temps et d’argent au triathlon, tout comme beaucoup d’entre nous. En attendant ce n’est pas aux Embrunais de payer les pots cassés.
« J’obtiens ainsi rapidement l’organisation de championnats de France ». Faux, c’est moi seul qui ai obtenu dès 1985 les championnats de France, en remplacement de l’organisation d’une épreuve qui s’était désistée. En 84, par une chance extraordinaire lors de mes entrainements, j’avais établi un contact privilégié avec un membre du CONADET (future fédération). C’est grâce à ce contact et à cette opportunité déterminante que j’ai su provoquer et saisir, que le triathlon d’Embrun a pu devenir ce qu’il est.
« Tout le développement et les retombées viennent de mon seul travail et non de celui de Monsieur Bonnet ». Pas exclusivement de mon travail personnel, cela c’est sûr, mais j’y ai participé énormément pendant plus d’une dizaine d’années. Nous sommes d’ailleurs près d’une centaine de « bénévoles cadres » dans ce cas. Membres ou non de l’association, nous nous sommes beaucoup investis pendant des périodes plus ou moins longues. Ce n’est pas pour autant qu’un seul d’entre nous ne revendique un quelconque droit sur la marque « EmbrunMan ». C’est cette ambition pour notre territoire, ces améliorations successives, imaginées par les uns et par les autres, ces 500 000 heures de bénévolat et ces 4 millions d’Euros de subventions qui nous ont permis, tous ensemble, en presque 40 ans, de hisser l’EmbrunMan là où il est parvenu aujourd’hui. Certainement pas [votre] seul travail, comme vous le prétendez.
« J’ai donc décidé d’augmenter chaque année les distances ». Ceci est encore faux. J’ai mis seul cette stratégie en place, modifiant et aménageant les parcours. Vous n’aviez (au début), aucune idée ni de l’organisation d’une épreuve sportive, ni même de la psychologie ou de la motivation d’un athlète d’endurance. D’ailleurs cessez de dire le « Le triathlon le plus dur du monde », préférez « Le plus beau triathlon du monde ».Le sport est un plaisir, pas une punition. Etant l’inventeur du nom « Embrunman » et créateur du triathlon, j’aurais pu le déposer à l’INPI, pour moi-même vu que, malgré les multiples relances des uns et des autres, vous n’aviez jamais voulu le faire pour l’association. Mais j’aurais eu l’impression de voler les Embrunais du fruit de leur labeur…En 2004, maire adjoint aux sports et conseiller communautaire, j’ai trouvé qu’il était de notre devoir en tant qu’élu, de protéger cette « marque » au nom de tous les habitants de la communauté de communes, en défendant leur investissement en temps et en argent. Vous en avez été immédiatement informé. Quoi de plus naturel alors, que de demander au Comité de promotion de l’Embrunais de protéger cette marque ? Malheureusement 10 ans après, en 2014 le comité de promotion oubliera de prolonger la protection auprès de l’INPI. Pour l’instant cette marque semble perdue. La récupérer devient un objectif majeur de nos élus. Cette mission, si elle l’acceptait, pourrait tout à fait devenir une des nombreuses Missions de Madame la Présidente de la communauté de commune de Serre-Ponçon. Elle saurait, j’en suis sûr, récupérer le nom « Embrunman » pour la collectivité et rendre ainsi un juste hommage au travail désintéressé de milliers de bénévoles.
« Enfin j’apprends cette année [2021] que monsieur Bonnet avait déposé la marque Embrunman dans mon dos en 2004 ». Faux. Vous prétendez n’être au courant de ce dépôt que depuis cette année 2021 alors que, sur le net, on trouve des preuves que vous l’êtes au moins depuis l’année 2014 ! Alors pourquoi n’auriez-vous pas réagi en 2014 ? Tout simplement parce que vous étiez au courant bien auparavant et même depuis le début et que vous trouviez, on ne peut plus logique, que cette marque soit protégée par une association représentant la communauté de communes. Vous étiez, à cette époque, un véritable bénévole.
« Je prenais tous les risques ». Faux. Tous les membres de l’association prenaient tous les risques financiers et ce, je vous l’accorde, sans le savoir pour la plupart. Non, vous n’êtes pas dans le rôle d’un chef d’entreprise omnipotent, qui n’aurait de compte à rendre à personne, mais dans celui d’un président d’association ! Pour rappel : « L’association est responsable de ses engagements financiers, bien qu’étant personne morale, ceux-ci n’ont pu être pris que par ses représentants, les dirigeants agissants ou non pour son compte…Les dirigeants peuvent être contraints d’acquitter les dettes de l’association sur leurs deniers personnels». Avoir été caution d’un prêt de 100 000 euros ne vous donne aucun droit.
En 2018, contre toute attente, on vous retrouve en votre nom propriétaire de la marque « EmbrunMan », alors que vous vous étiez engagé, auprès de nombreux adhérents, à la récupérer pour l’association Embrunman Triathlon. (Ceci semble être attesté implicitement dans le compte rendu du PV du CA de la FFtri du 17/03/2018 mis en ligne par la RAM.) Vous vous gardez bien de demander à la FFtri de restituer cette marque au comité de promotion. Qui plus est, à partir du jour où vous devenez propriétaire, et contrairement à vos fonctions de président qui vous obligent à défendre les intérêts de l’association, vous faites payer, à ladite association, des droits d’utilisation de la marque. Ni le comité de promotion ni la fédération FFtri ne l’avaient jamais fait !
Vous mentez donc encore lorsque vous affirmez : « Si aujourd’hui une redevance existe c’est bien à cause de Monsieur Bonnet puis de la FFtri qui ont déposé la marque qui entraîne obligatoirement une redevance. Redevance qui est déclarée aux impôts par les associés lorsqu’il y a une distribution. » La redevance de 35 000 euros pour« Contrat de licence de Marque », payée par l’intermédiaire d’Embrunman.com, n’est due que parce que vous l’avez décidé. Vous êtes le gérant et l’actionnaire majoritaire (51%) d’Embrunman sc.! C’est vous seul qui avez l’initiative de ce contrat entre l’association EmbrunMan.com et la société Embrunman Sc. L’épreuve de l’Embrunman doit réintégrer le cadre fédéral. La fédération, n’a fait, en réalité, qu’essayer de se protéger de vos agissements. Que vous soyez payé, c’est tout à fait normal, vous le méritez. Mais l’éthique exige que la marque « EmbrunMan », redevienne la propriété d’une collectivité. Cette collectivité saura la protéger et pourra tout à fait donner à la société de votre choix, une délégation pluriannuelle, (gratuite, si elle le décide) pour l’organisation de l’EmbrunMan. Cette société, votre société, pourra, elle, vous rémunérer comme vous le méritez. Mais ce montage, où l’argent passe d’une association largement subventionnée et dont vous êtes le président, à une seconde association dont vous êtes membre, vers une société dont vous êtes le gérant et l’actionnaire majoritaire, cela fait pour le moins tortueux.
« Précision la redevance a pu être payée cette année [2021] car j’ai pu redresser les comptes et effacer le déficit 2020 ». Pseudo déficit… Au printemps 2020, en pleine pandémie, contre l’avis de très nombreux membres de l’association, vous décidez de maintenir l’organisation et donc vous vous opposez à son report. Mais ce qui était prévisible arriva ce 15 aout 2020 : le Triathlon est annulé. Pas de triathlon, pas de redevance ? En 2020 vous ferez payer la redevance par EmbrunMan .com à qui vous verserez 75 000 euros depuis Embunman Triathlon donc…déficit ! .
190 000 euros de subventions 70 000 euros de droits de marque pour une seule édition !
Au printemps 2021, 6 membres du comité directeur de l’association EmbrunMan Triathlon et 80% des membres d’EmbrunMan.com ont donné leurs démissions …
Combien y en aura-t-il d’autres en 2022 ? La marque EmbrunMan est aux Embrunais.
Jean-François Bonnet