Tout ce qu’il faut savoir sur la rentrée scolaire dans les Hautes-Alpes
Une carte scolaire révisitée
Ce jeudi marque le retour en classe des 12 millions d’élèves français et du million de personnels en poste à l’Éducation nationale.
Dans les Hautes-Alpes, ce sont environ 21 000 enfants, moitié dans le premier degré, moitié dans le second degré, qui retrouvent le chemin de l’école. 21 000, c’est un peu moins qu’en 2020, la population d’écoliers dans le département poursuivant en effet la lente érosion qu’elle connaît depuis plusieurs années.
Comme à chaque rentrée de septembre, la carte scolaire a été réaménagée pour s’adapter à ces évolutions démographiques. À l’heure actuelle, 8 fermetures de classes et 7 ouvertures sont ainsi prévues, dont la création de deux classes destinées aux enfants en situation de handicap, dans le premier degré à L’Argentière-la-Bessée et dans le second degré à Laragne. Ces décisions d’ouverture et de fermeture seront affinées dans les prochains jours en fonction de la réalité du terrain : par exemple, les services académiques du département ont déjà renoncé à clôturer une classe de La Bâtie Neuve suite à des inscriptions de dernière minute. En revanche, le maintien d’une des classes de l’école de Romette réclamée notamment par le maire de Gap n’est pas à l’ordre du jour, l’inspectrice d’académie expliquant en effet que la situation ne justifient pas l’annulation de cette fermeture, tout comme la classe de l’école de Molines Saint-Véran pour lequel le premier élu s’était aussi mobilisé. Catherine Albarich-Delpech expose l’état d’esprit dans lequel a été dessinée cette carte scolaire.
Des moyens contestés
Pourtant, syndicats d’enseignants et parents d’élèves continuent de dénoncer des manques de moyens. Et notamment une carence de ressources humaines.
Pour SUD Éducation, la rentrée est ainsi emprunte de colère et de frustration, et la situation sur le terrain consiste en, je cite, « du bricolage permanent, de la tension et de la pression mise sur les personnels parce qu’il n’y a pas assez de monde pour encadrer les élèves ». Alexis Tranier, membre du syndicat ans les Hautes-Alpes, dénonce tout d’abord un manque de personnels médico-sociaux.
SUD Éducation proteste ensuite contre la suppression pour cette rentrée de 5 équivalents temps plein d’assistants d’éducation dans le département au sein des vies scolaires.
Pour la directrice académique des Hautes-Alpes, l’application du protocole sanitaire est avant tout un « travail d’équipe » et la suppression de ces portes d’assistant d’éducation ne la met pas en danger. Catherine Albarich-Delpech explique que cette réduction d’effectif concerne l’ensemble de la région.
Ce qui ne rassure pas les parents d’élèves. La FCPE 05, Fédération des Conseils de Parents d’Élèves constituée d’environ 150 à 200 membres dans les Hautes-Alpes, regrette elle aussi que le ministère de l’éducation nationale réduise les moyens alors qu’il y aurait besoin selon elle de les étoffer. En particulier, Renaud Philip, administrateur de l’association, s’inquiète du problème des non-remplacements d’enseignants.
La FCPE appelle les parents à lui signaler les soucis rencontrés sur le terrain pour les faire remonter au recteur d’académie.
Enfin, les services académiques des Hautes-Alpes signalent la création cette année de deux postes de professeur des écoles, ce qui porte à 735 équivalents temps plein l’effectif total du corps enseignant dans les Hautes-Alpes.
Un protocole sanitaire relooké
Des personnels et des élèves, qui doivent s’adapter, ce jeudi, à un nouveau protocole sanitaire, puisque pour la deuxième année, la grande rentrée se déroule en contexte de pandémie de covid-19.
Quatre graduations ont été définies pour le protocole sanitaire en fonction de la gravité de la situation épidémique, la France métropolitaine étant placée entièrement au niveau 2, jaune, à partir d’aujourd’hui.
L’inspectrice d’académie, Catherine Albarich-Delpech dresse les grandes lignes de ces mesures, qui sont finalement assez proches de celles de la fin d’année dernière.
Et si la situation venait à se dégrader, la directrice des services de l’éducation dans les Hautes-Alpes estime que les établissements scolaires seront prêts à s’adapter, ayant déjà expérimentés de nombreuses mesures depuis 1 an et demi.
Cependant, il demeure de nombreuses inconnues quant à ce protocole : impossible de connaître en effet les critères précis qui justifient de ce placer à tel ou tel niveau. Ce qui fait dire au syndicat enseignant SUD Éducation que ce plan relève surtout de la communication.
Du côté de la FCPE, on se réjouit de l’allègement du port du masque qui n’est plus systématisé en extérieur pour les niveaux vert et jaune, et également de la possibilité pour les parents élus de pouvoir siéger à nouveau en présentiel dans les réunions au sein de l’école.
Une mesure d’éviction controversée
Mais une mesure en particulier du protocole, prévue quel que soit le niveau d’alerte, soulève les protestations : l’éviction des élèves non vaccinés durant 7 jours dans le second degré en cas de cas de covid-19 dans leur classe.
SUD Éducation oppose un refus total à cette disposition. On retrouve Alexis Tranier.
Autre question : comment mettre en pratique l’enseignement en cas de classe coupée en deux ? Une problématique également soulevée par Renaud Philip, de la FCPE.
Quant aux craintes d’une éducation à deux vitesses, qui favoriserait les collégiens et lycéens vaccinés, Catherine Albarich-Delpech, l’inspectrice d’académie, y répond.
Une vaccination facilitée
Et pour faciliter justement la vaccination des jeunes et du personnel, un plan est déployé dans les Hautes-Alpes.
Actuellement, 47 % des 12-17 ans ont reçu deux doses, et 64 % une seule injection. De plus, environ 80 % des enseignants seraient vaccinés. Pour accélérer encore plus cette campagne, et espérer faire baisser le nombre de classes fermées et d’élèves évincés, l’Agence Régionale de Santé, la préfecture, le Service Départemental d’Incendie et de Secours et les services de l’académie des Hautes-Alpes ont mis en place un plan de vaccination contre le covid‑19.
Ainsi, pour les centres de vaccination situés à proximité d’établissements scolaires, des créneaux sans rendez-vous seront réservés aux jeunes de 12 à 17 ans hors temps scolaire, les mercredis et samedis après-midi. Et pour les autres établissements, des journées de vaccination sont d’ores-et-déjà programmées, à destination des élèves mais également des personnels des communes, du département et de la région, avec une équipe mobile constituée de pompiers et de personnels infirmier de l’éducation nationale.
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