La rentrée pas comme les autres des enfants instruits en famille
Ils ne prendront pas le chemin de l’école demain, contrairement aux 12 millions d’élèves en France : les enfants instruits en famille échappent au rituel du cartable, de la découverte de l’enseignant et du retour en cour de récréation. Mais pas de rentrée scolaire ne veut pas dire pas de retrouvailles.
À Gap, la trentaine de familles dont les enfants sont déscolarisés organise une grande rencontre ce jeudi, après les voyages estivaux des uns des autres. Emmanuelle Pacini, dont les 4 enfants de 5, 9, 11 et 12 ans ont toujours suivit une instruction en-dehors de l’école, est membre de l’association « Le Tour du Baobab », qui regroupe des foyers dans la même situation sur le bassin gapençais. Elle explique l’objectif de l’évènement qui se déroulera au domaine de Charance à partir de la fin de matinée, autour d’un pique-nique.
Ce genre de rencontre est organisé de manière hebdomadaire par l’association. En général, entre 10 et 15 familles y participent, sans compter d’autres sorties et activités.
Emmanuelle Pacini explique ce qui a poussé sa famille à choisir ce mode d’instruction.
Quant à la question régulièrement soulevée de la sociabilisation des enfants qui ne vont pas à l’école, cette maman ne constate pas de carence particulière.
Les derniers chiffres, datant de novembre 2020, font état de 62 400 enfants instruits en famille en France, comme l’autorise la législation. Une population en nette augmentation ces dernières années, plus de trois fois plus importante qu’il y a dix ans. Une forte hausse est en particulier constatée depuis l’application de protocoles sanitaires qui peuvent se révéler pesants pour les enfants.
Les foyers pratiquant l’instruction en famille pourraient cependant voir leurs habitudes bouleversées par la loi confortant le respect des principes de la République, promulguée le 24 août dernier. Celle-ci restreint en effet cette pratique à partir de la rentrée 2022-2023 en modifiant le régime d’une simple déclaration à une demande d’autorisation, qui reposera sur l’état de santé de l’enfant ou handicap, la pratique d’activités sportives ou artistiques intensives, l’itinérance ou éloignement géographique d’une école, ou une « situation propre à l’enfant ». Des critères qui seront précisés dans les décrets à venir.
Pour Emmanuelle Pacini, cette nouvelle n’est pas une surprise, mais elle explique que pour l’instant ses enfants n’ont pas envie d’aller à l’école et qu’elle « fera tout son possible pour qu’ils puissent vivre selon leurs souhaits ». Son inquiétude concerne surtout les cas qui demanderaient une déscolarisation en urgence.
Pour plus d’information sur l’instruction en famille, il existe un groupe Facebook « IEF Hautes-Alpes 05 », et il est aussi possible de contacter l’association « Le Tour du Baobab » à babcza@hotmail.fr.