Crédit photo : Marie-Claude Ryckebush-Lozza

800 ans après sa construction, la cathédrale d'Embrun est remise à neuf

C’est un projet qui a mis une vingtaine d’années à aboutir, le temps de récolter les fonds nécessaires : les travaux de restauration de la cathédrale d’Embrun ont été officiellement inaugurés ce mercredi 4 mai.

Du haut de ses 800 ans, Notre Dame du Réal, classée au titre des monuments historiques, a en effet besoin de quelques réparations. C’est la façade ouest, la plus fragile, et le clocher, qui font l’objet de cette première phase de travaux. Elle se déroulera sur trois années, trois périodes de huit mois, hors hiver, et devrait donc être achevée fin 2024.

La cathédrale d’Embrun n’est aujourd’hui plus réellement une cathédrale : seulement celle de Gap a conservé ce statut officiel dans le département et appartient à ce titre à l’État. Notre Dame du Réal est donc propriété de la commune d’Embrun, maître d’ouvrage du chantier. La totalité de la remise en état du bâtiment se chiffre à une dizaine de millions d’euros et cette première phase en particulier à trois millions. Un montant lourd pour la municipalité, qui est soutenue à 50 % par l’État, 30 % par la région et 10 % par le département. S’ajoutent à cela 240 000 € de la part de la mission Bern, 9 000 € versés par le Lions Club d’Embrun et 36 000 € de dons via la Fondation du Patrimoine, où la collecte est toujours ouverte.

Chantal Eymeoud, maire d’Embrun, a fait savoir son émotion et sa fierté vis-à-vis du lancement de ce chantier.

La cathédrale d’Embrun est avant tout un bâtiment religieux. Xavier Malle, évêque du diocèse de Gap et Embrun, se félicite de l’aboutissement de ce projet.

Dans la pratique, les travaux concernent les décors peints, la menuiserie, la couverture, les vitraux, le paratonnerre, l’horlogerie, mais aussi et avant tout la maçonnerie, qui représente plus des deux tiers du montant global du budget. C’est l’entreprise marseillaise Compagnons de Castellane qui est en charge de ce volet du chantier. Frédéric Beaudin est son directeur général.

Les pierres parcourent environ 450 km avant de pouvoir être insérées sur la façade ouest et le clocher de la cathédrale à la place des éléments les plus détériorés.

Entre 8 et 10 compagnons spécialisés dans la restauration historique, des tailleurs de pierre et des maçons du patrimoine, interviennent quotidiennement sur le chantier. Un chantier particulier de part la nature historique du bâtiment, son accès compliqué et les conditions météo telles que le froid hivernal et le vent de l’après-midi.

Les autres entreprises qui interviennent sont basées à Gap, Pertuis, Valence et Brugnières dans le Midi-Pyrénées.

Mercredi, un parchemin a été scellé dans une pierre qui sera installée sur la façade, à l’intention des archéologues du futur.