Coût de l'électricité : quel impact pour les domaines skiables ?

Comment les stations de ski vont-elles gérer l’envolée des tarifs de l’électricité ? A l’heure où les domaines préparent la saison d’hiver, la question se pose avec une douloureuse acuité.

Jusqu’à présent, l’électricité pesait 3 à 4 % du chiffre d’affaires, mais pour cet hiver, Domaine Skiable de France estime que sa part passerait à 10 %, ce qui correspond à un triplement de la facture. Il s’agit là d’une moyenne, car toutes les stations ne seront pas logées à la même enseigne.

En effet, la pratique veut que les domaines skiables négocient leur contrat d’électricité tous les trois ans. Pour la station des Orres, ça tombe mal : le contrat en cours, plutôt avantageux, vient à échéance en novembre. Pour le moment, Pierre Vollaire, le président de la Semlore, n’a pas de solution.

De l’autre côté de la Durance, la petite station de Réallon aborde la saison plus sereinement. Robin Deymier, le directeur, explique pourquoi.

Pour les stations qui sont du mauvais côté du contrat, c’est donc la double peine : une hausse des coûts pénalisante, à laquelle s'ajoute une distorsion de concurrence avec les domaines non impactés, parfois voisins.

Pour sortir de cette situation, trois pistes sont envisagées. Tout d’abord, l’action de l’Union Européenne, et notamment la décorrélation entre le prix de l’électricité et celui du gaz, une décision très attendue.

Autre piste à prospecter : une aide de l’État. Pour la décrocher, Pierre Vollaire est récemment monté au créneau en tant que vice-président de l’association des maires de stations de montagne.

Bien sûr la secrétaire d’État en charge de la ruralité sera très attendue sur le sujet ce mercredi (21/09/2022) lors de sa visite haut-alpine. En pratique, les opérateurs de stations plaident pour un plafonnement du prix de l’électricité. Selon nos interlocuteurs, un niveau acceptable serait de l’ordre de 200 euros le mégawattheure. Rappelons que le prix du marché est actuellement de 1000 euros le mégawattheure.

Et enfin, troisième piste à mettre en œuvre : faire des économies. Mais dans ce domaine, les stations n’ont pas attendu l’injonction présidentielle à la sobriété énergétique. Ecoutons Pierre Vollaire, puis Robin Deymier.

Quelque soit le mix de solutions retenu pour contenir la flambée des coûts de l’énergie, une chose est sûre : le ski coûtera plus cher cet hiver, y compris à Réallon.

Selon les stations, le forfait coûtera entre 5 et 10 % de plus que la saison dernière.