Une situation « un peu catastrophique » pour certaines boulangeries
La hausse du coût des matières premières et des coûts de l’énergie prend à la gorge certaines petites boulangeries. Reportage à La Mie du pain, une boulangerie créée en 2014 à Embrun.
Pas de galette des rois cette année dans cette petite boulangerie embrunaise.
La faute à la hausse des coûts de l’énergie et des matières premières alimentaires : beurre, sucre, graines, levures, farine ont connu des hausses allant de 30 à 100 % en un an. La farine, fournie par un moulin local à Saint-André-d’Embrun, a par exemple augmenté de 35 % depuis début 2021 et une nouvelle augmentation est annoncée, du fait de l’inflation du cours mondial du blé. Avant la crise, la facture énergétique était estimée à environ 5 % du chiffre d’affaires des boulangeries française en moyenne. Philippe Mendez, de la boulangerie de La Mie du Pain décrit une situation « un peu catastrophique » avec une facture d’électricité multipliée par deux.
Ce pour 5000 à 6000 KWH consommés par mois. Le boulanger vient de contacter son fournisseur pour lui demander de s’aligner sur les tarifs plafonnés garantis par le gouvernement. À l’issue d’une réunion à Bercy avec les fournisseurs d’électricité, le gouvernement a en effet annoncé vendredi dernier que les très petites entreprises allaient bénéficier d’un tarif garanti fixé à 280 euros par mégawatt/heure en moyenne sur l’année 2023.
Pour faire face, Philippe Mendez dit s’être séparé d’une vendeuse et bientôt d’un boulanger. Et vendredi dernier, il a choisi d’augmenter les prix de certains produits de 15 à 20 %. Mais pas ceux du pain de base, la baguette et la flûte normale.
L’artisan dit ne pas bénéficier pour l’instant des aides annoncées pour les TPE, car il ne rentre pas dans les critères. Il n’est par exemple pas éligible, au guichet électricité car ses dépenses d’énergie sont inférieures à 3 % de son chiffre d’affaires 2021.
Quant au chèque urgence énergie, récemment annoncé par la région avec une enveloppe de 3 millions d’euros, il faudra attendre fin mars/début avril 2023 pour déposer une demande. « Ça fait tard, c’est maintenant qu’on en a besoin, toutes les aides arrivent trop tard », estime le boulanger