Une pétition pour « sauver le vrai camping »
Le secteur du camping se porte bien, au point d’attirer les fonds de pension et de voir les villages de mobile-home, plus rentables, se généraliser. Une pétition, partie des veut changer la donne.
Olivier Lemercier est cogérant du camping de l’Iscle de Prelle, près de Briançon. Un camping trois étoiles avec 110 emplacements, dont un tiers en locatif. Venus d’Arcachon, sa femme et lui ont repris ce camping familial, il y a deux ans, pour réaliser un vieux rêve. Mais c’est en citoyen, qu’il a lancé mi-février avec quatre autres gérants de camping un collectif pour « sauver le vrai camping », en imposant une proportion « raisonnable » d’emplacements nus dans tous les campings. Leur pétition a déjà atteint 3300 signatures.
Le collectif représente désormais, selon Olivier Lemercier, 75 campings partout en France. Contactée, la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air n’a pas donné suite à nos questions.
Le secteur du camping se porte bien. En vingt ans, le chiffre d’affaires de l’hôtellerie de plein air a presque triplé, passant d’un milliard d’euros en 2000 à 3 milliards en 2022. Une évolution surtout permise par une montée en gamme et une généralisation des mobile-homes, car le nombre de campings a légèrement diminué et le nombre d’emplacements est resté plutôt stable. Au point d’attirer la convoitise des fonds d’investissement.
Aujourd’hui, les grands groupes, qu’ils soient familiaux ou financiers, représentent 60 % du marché en France, selon une étude du cabinet privé Xerfi. En regard, des dizaines de petits campings, souvent municipaux situés en zone rurale, ferment chaque année… Citoyens, citoyennes à vos tentes !