Hautes-Alpes : rentrée floue sur fond de suppression de postes
Alors que le confinement a bouleversé la continuité pédagogique et que la rentrée scolaire du 11 mai se construit dans le flou, les services départementaux de l’éducation nationale prévoient la suppression de postes d’aides aux élèves en difficulté.
Les 3 postes de Rased des Hautes-Alpes pourraient disparaître à la rentrée 2020. C’est en tout cas ce que prévoit la nouvelle carte scolaire présentée par le directeur académique. « Rased », pour « Réseau d’aide spécialisée aux élèves en difficulté ». En pratique, ce sont des enseignants spécialisés ou des psychologues qui complètent les équipes pédagogiques et soutiennent les enfants de maternelle et primaire qui ont du mal à apprendre ou à s’adapter au cadre de l’école. Dans le département, il y en a 1 à Gap, 1 à Embrun et 1 à Briançon.
Or, leur suppression fait l’unanimité contre elle, ou presque : 17 voix contre, 8 abstentions et 1 pour, c’est le résultat du vote du CDEN, le conseil départemental de l’éducation nationale qui s’est réuni la semaine dernière. Cette instance consultative est composée de représentants des parents d’élèves, des enseignants, des maires, du département, de la région, et est présidée par la préfète. Les 5 élus départementaux qui y siègent ont voté contre, à l’image de Maryvonne Grenier, vice-présidente en charge de l’éducation et de la jeunesse.
Les syndicats d’enseignants FSU, SGEN CFDT, Sud Éducation et Unsa y sont aussi opposés, et ont même lancé une pétition en ligne à ce sujet, à retrouver sur http://05.snuipp.fr/ . Même son de cloche du côté de FO 05, on écoute Damien Kuster, secrétaire général.
Même si le CDEN n’a qu’un rôle consultatif, Maryvonne Grenier se dit convaincue que le directeur académique tiendra compte de ses observations. La réponse devrait être connue en fin d’année scolaire.
Une rentrée le 11 mai encore très floue
Cette annonce de suppression de poste intervient dans un contexte déjà très complexe pour le milieu scolaire : l’organisation de la rentrée dès le 11 mai, décidée par le président de la république. Le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, a dévoilé quelques pistes à ce sujet hier :
- tout
d’abord le retour dans les établissements serait étalé sur trois
semaines, par niveau :
- la première semaine concernerait les élèves de grande section de maternelle, de CP et de CM2 ;
- la deuxième ceux des classes de sixième, troisième, première et terminale ainsi que les ateliers industriels en lycée professionnel ;
- avant une reprise des autres niveaux la troisième semaine.
- Ensuite les groupes d’enfants de dépasseraient pas 15 élèves.
- De plus l’élève serait dans quatre situations possibles :
- soit en demi-groupe ;
- soit à distance ;
- soit à l’étude si la configuration de l’établissement le permet ;
- soit dans une activité sportive si la commune peut le mettre en place.
- Enfin, si une famille ne veut pas envoyer son enfant à l’école, ce serait possible mais dans ce cas, il aurait l’obligation de suivre l’enseignement à distance.
Les territoires locaux auraient par ailleurs une souplesse pour aménager la rentrée selon leurs spécificités.
Des annonces non définitives qui soulèvent pour l’instant plus de questions qu’elles n’apportent de solutions, comme le fait remarquer Maryvonne Grenier.
Les services départementaux continuent de plancher sur l’organisation de cette rentrée.
Le ministre de l’éducation a également assuré qu’avant la réouverture des écoles, un protocole sanitaire serait établi. C’est une des revendications de FO 05, qui demande des moyens de sécurisation importants.
Plus de détails sur la rentrée dans les prochaines semaines.