Puy-Saint-André : l’habitat participatif comme réponse à la pression foncière

L’habitat participatif comme moyen de faciliter l’accès au foncier pour les habitants locaux et en particulier les jeunes et foyers aux revenus modestes, c’est la stratégie de la commune de Puy-Saint-André dans le Briançonnais.

Dans certaines communes du Briançonnais, le prix du terrain constructible peut atteindre 800€ du m². Un coût prohibitif pour une bonne partie des locaux et en particulier les plus jeunes. La conséquence directe d’une pression foncière croissante explique Pierre Leroy, président du Pôle d’Équilibre Territorial et Rural du Grand Briançonnais.

L’enjeu est aussi de limiter l’emprise foncière, car à surfaces de terrains égales, un habitat participatif loge plus de personnes qu’une maison individuelle.

Le principe est simple mais astucieux. La commune dispose d’un terrain et lance un appel à projet encadrant la vente. Si une collectivité ne peut pas privilégier des résidents permanents par rapport à des résidents secondaire lors d’une vente car la loi ne le permet pas, elle peut en revanche poser certaines conditions, comme la création d’un habitat participatif. Or la nature de l’habitat participatif a peu de chances de séduire les résidents secondaires car il faut entreprendre une démarche collective avec une équipe qui se retrouve lié par un « projet de vie partagé » selon les mots de Pierre Leroy. Une manière de contourner l’absence d’outils législatifs permettant de limiter l’implantation de résidences secondaires.

Les équipes montent un dossier décrivant le groupe, leur projet de vie, et leur stratégie d’organisation pour réaliser le projet.

Le projet immobilier est donc entièrement pensé par les équipes candidates, la commune n’intervient que lors de la sélection des dossiers selon plusieurs critères, et notamment la viabilité financière du projet, la composition du groupe et le projet de vie collective des ménages.

La commission qui étudie les candidatures sera aussi attentive à la sobriété des logements, en consommation d’énergie et d’eau.

A l’image des autres projets qu’il a impulsés, l’ancien maire de Puy-Saint-André espère voir cette idée reprise ailleurs dans le département, dont plusieurs zones rencontrent cette même problématique foncière.