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Octobre rose : dépister pour mieux soigner

C’est le cancer le plus fréquent et le plus meurtrier chez les femmes en France : chaque année, 50 000 d’entre elles se voient diagnostiquer un cancer du sein et 12 000 en décèdent. Pourtant, les traitements actuels sont très efficaces. Pour réduire le nombre de victimes, un dépistage organisé du cancer du sein est donc mis en place depuis une vingtaine d’années au niveau national. Afin de le faire connaître, le mois d’octobre lui est traditionnellement dédié, à travers une large campagne de communication intitulée « Octobre rose ». Le point sur le cancer du sein et son dépistage.

Le dépistage du cancer du sein s’adresse aux femmes de 50 à 74 ans, la tranche d’âge pour laquelle sa balance bénéfice-risque est favorable. Son intérêt est notamment de détecter une éventuelle tumeur le plus tôt possible et donc de mettre en place des traitements moins lourds. C’est ce qu’explique le docteur Claude Gauthier, médecin coordinateur du CRCDC, le centre régional de coordination des dépistages des cancers de Provence-Alpes-Côte d’Azur.

En pratique, les femmes de 50 à 74 ans reçoivent tous les deux ans de la part du CRCDC une lettre d’invitation à prendre rendez-vous chez un radiologue de leur choix. Claude Gauthier décrit la suite.

C’est dans la deuxième lecture de la radio que réside tout l’intérêt du dépistage organisé. En effet, cet avis d’expert supplémentaire permet de détecter un nombre non négligeable de cancers.

Au total, à ce stade, 5 % de mammographies sont en moyenne déclarées anormales. À l’issue d’examens complémentaires, sur ces 5 %, environ 7 à 8 cas pour 1000 se révèlent être des cancers. Dans ce cas, un schéma thérapeutique, qui peut inclure par exemple de la chirurgie ou de la chimiothérapie, est proposé à la patiente. À l’issue du traitement, il est observé 96 % de guérison.

Problème : le taux de dépistage est en baisse depuis quelques années en France. Il était en 2020 de 43 % au niveau national, sensiblement équivalent dans les Hautes-Alpes, mais nettement inférieur pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur avec seulement 31 %. Selon Claude Gauthier, cette diminution s’observe chez les plus jeunes, entre 50 et 65 ans, et s’expliquerait notamment par de fausses informations relayées dans certains médias. Par exemple la crainte d’une irradiation à cause des mammographies, un risque qui en réalité est pratiquement inexistant précise le médecin. Ou encore la peur d’un sur-traitement, or à l’heure actuelle les tumeurs cancéreuses sont systématiquement traitées à cause de l’impossibilité de prévoir leur évolution, explique Claude Gauthier.

La campagne Octobre rose qui se déroule en ce moment a pour objectif d’inverser la tendance. Différentes animations sont ainsi organisées, notamment pour promouvoir la pratique sportive qui augmente les chances de survies et de guérison. Après le trail Octobre rose qui s’est déroulé le weekend dernier à Gap avec 720 participantes, un match de rugby est prévu ce dimanche par le club gapençais pour promouvoir le dépistage. De plus, chacun peut participer à un défi connecté et individuel qui consiste à cumuler le maximum de kilomètres dans la discipline de son choix : marche, course, équitation, vélo, natation… Inscription sur octobreroseconnecte.fr.

Pour finir, précisons que le cancer du sein concerne aussi les hommes, qui représentent 4 % des diagnostics. Mais il est dans ces cas-là beaucoup plus complexe à détecter et à soigner à temps.

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