Les producteurs bio entre attentisme et recherche de nouveaux débouchés
La semaine dernière, nous vous annoncions la fermeture de deux magasins à l’enseigne Biocoop, à Gap Carnot et à Tallard. Un marqueur d’une certaine désaffection des consommateurs envers les produits bio. Mais qu’en est-il des producteurs ? La bio attire-t-elle toujours éleveurs et maraîchers ?
Ces dernières années, pour répondre à la croissance à deux chiffres de la demande des consommateurs, les agriculteurs haut-alpins se sont massivement tournés vers la production en bio. A tel point que les Hautes-Alpes sont devenus le premier département bio de France, en pourcentage des SAU, surfaces agricoles utiles.
Coline Bourru, d’Agribio 05, indique quelques chiffres, établis à la fin de l’année 2021.
En 2021, la production bio haut-alpine a donc poursuivi sur sa lancée dynamique, sauf pour le lait : 5 éleveurs sur 30 ont renoncé face à la baisse des prix, liée à une surcapacité de production. En 2021, au niveau national, 250 millions de litres de lait bio ont été déclassés en conventionnel, avec une perte de prix de 30 %.
Pour l’année 2022 qui s’achève, les données chiffrées ne sont pas encore disponibles, mais Coline Bourru dégage quelques tendances.
Dans ce contexte, l’avenir des productions bio pourrait résider d’une part dans les ventes directes en circuit court, qui ont toujours la faveur des consommateurs, et d’autre part dans l’utilisation en restauration collective publique. L’objectif de la loi Egalim est en effet d’atteindre un taux d’intégration de produits bio de 20 % dans ce secteur. On en est à moins de 7 % actuellement au niveau national, ce qui laisse donc une marge de progression.